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Bouteflika est parti : un jour historique pour l’Algérie

Bouteflika est parti : un jour historique pour l’Algérie

« Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République, a-t-on appris mardi auprès de la présidence de la République ».

C’est par cette dépêche de l’agence officielle APS que les Algériens ont appris, ce mardi 2 avril à 19h43, la démission de leur président après 20 ans de règne sans partage, marqué par une dérive autoritaire et un bilan chaotique dans presque tous les secteurs.

Bouteflika est parti sans gloire. Il n’a même pas eu l’occasion – le droit ?- de s’adresser une dernière fois à son peuple.

Le chef de l’État a perdu l’usage de la parole depuis plusieurs années. Quant aux lettres qu’il avait l’habitude d’adresser aux Algériens, l’armée venait de lui signifiait qu’elle n’avait aucune valeur, car rédigée par une « bande » qui a usurpé la fonction de président de la République. Bouteflika a donc démissionné comme un simple fonctionnaire en adressant une lettre au Conseil constitutionnel.

Ce mardi est un jour historique. Pour la première fois depuis l’indépendance, les Algériens, mobilisés à travers tout le pays, ont réussi a poussé leur président vers la sortie. Certes, l’implication de l’armée ces derniers jours a contribué à accélérer les choses. Mais la victoire reste avant tout celle des Algériens. Sans leur mobilisation, l’armée aurait sans doute laissé faire un cinquième mandat.

Ce mardi mérite d’être fêté comme un jour de victoire pour les Algériens. Mais cette victoire n’est qu’une étape. Il reste le plus important : imposer une vraie transition démocratique.

Le peuple doit rester mobilisé, notamment en manifestant massivement vendredi. Ce sera l’occasion de fêter le départ de Bouteflika et de rappeler ses revendications. L’armée doit rester sur sa ligne réaffirmée aujourd’hui par Ahmed Gaid Salah : aux côtés du peuple. Elle ne doit pas chercher à imposer sa transition ni ses hommes. Une telle option est porteuse de risques. L’armée le sait très bien.


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