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Ziari : « Ouyahia présente toutes les conditions pour remplacer Bouteflika »

Ziari : « Ouyahia présente toutes les conditions pour remplacer Bouteflika »

Ses déclarations à TSA en novembre dernier avaient provoqué un tollé, mais Abdelaziz Ziari persiste et signe. Dans le personnel politique en exercice ou, plus globalement dans la famille politique du pouvoir, il estime que seul Ahmed Ouyahia dispose des qualités requises pour prétendre à la magistrature suprême.

Pour l’ancien président de l’APN, c’est même une « évidence ». « Je n’avais fait référence qu’à quelque chose qui était pour moi une évidence, à savoir que des personnalités politiques en cours d’exercice depuis un certain nombre d’années -dans le cadre de cette continuité, je ne parle pas de l’opposition, je parle de ma famille politique- c’est la personnalité qui présente toutes les conditions pour assurer cette continuité, ça me parait évident. Il faut être aveugle pour ne pas constater cela », a déclaré ce dimanche 16 décembre sur TSA Direct l’ancien président de l’APN. Il prévient : « Je n’ai pas dit ça sous l’effet du hasard. Je regarde ce qui se passe, j’ai quand même suffisamment exercé pendant plus de quinze ans dans la machine gouvernementale et politique algérienne pour savoir évaluer. »

Ziari explique sa vision : « Voilà un responsable politique qui a été pendant plus de dix ans chef du gouvernement du président Bouteflika qui a donc mis en œuvre son programme. On ne peut pas dire que nous avons réussi, que nous avons obtenu des résultats ces vingt dernières années et en même temps exclure les responsables qui ont œuvré à ça, ce serait totalement inconséquent. Cela fait partie de la logique et du bon sens si l’on s’inscrit dans une volonté de continuité, de consolidation de ce qui a été fait (…) Evidemment, c’est le peuple algérien qui décidera en dernier ressort. Je parle d’une légitimation de candidature. »

Pour Ziari, « on ne cherche pas à devenir président d’un grand pays comme l’Algérie sous l’effet de je ne sais quelle caprice, il faut quand même avoir de la bouteille, de l’expérience, connaître tous les grands dossiers qui attendent l’Algérie de demain, avoir tout un background ».

Le militant et ancien cadre du FLN ne craint visiblement pas de froisser les membres de son parti. Il enfonce même le clou quand il lui est demandé si le vieux parti pourrait dégager un candidat de ses rangs : « Il y a des tas d’hommes qui aimeraient être candidats au FLN. Maintenant, ont-ils la possibilité, les capacités, tous les éléments nécessaires pour faire face aux défis de l’avenir ? Je vous avoue que pour le moment, je suis un peu sceptique. Il se peut que je me trompe, mais dans l’état de délabrement dans lequel se trouve le FLN, ça me parait difficile, mais qui sait ? »

Interrogé sur l’éventualité du report de la prochaine présidentielle, M. Ziari répond qu’il n’y croit pas. « Ça me parait une plaisanterie de mauvais goût. On est dans une situation normale, on sait depuis bientôt cinq ans qu’il va y avoir une autre élection et tout le monde devrait être prêt à aller à cette échéance. Je ne vois pas de raisons de prolonger le mandat ou de changer la nature du système politique dans l’urgence. Je pense vraiment que c’est une lubie qui n’a aucun fondement », tranche l’invité de TSA Direct.

Pour lui, ce sont des ballons de sonde envoyés par « un microcosme qui est affolé par la perspective d’un changement de président de la République, non pas parce qu’ils sont soucieux du bien-être des Algériens ou du président Bouteflika lui-même, mais surtout pour leur carrière et leurs intérêts ».

« Ça fait partie plus de la propagande d’intoxication que des nécessités réelles, même si c’est repris çà et là par un homme politique de l’opposition qui, pour ses raisons propres, souhaiterait une solution de ce type », estime-t-il.

Ziari ne croit pas non plus à l’hypothèse donnant l’ancien diplomate Lakhdar Brahimi comme probable successeur de Bouteflika. « Je n’y crois pas un seul instant (…) Je ne pense même pas que ce soit dans ses objectifs. C’est un nom qui ressort depuis plus de trente ans, ce ne sont que des ballons de sonde lancés je ne sais pour quelle raison », estime Ziari qui, en revanche, se montre moins formel à propos d’une éventuelle candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat : « Dans peu de temps, tout le monde sera fixé sur la volonté du président Bouteflika d’aller ou non vers un cinquième mandat. Maintenant, il faut envisager la possibilité d’un cinquième mandat, comme la possibilité que le chef de l’État ne se représente pas. »

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