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À la mairie de Paris, la célébration de Yennayer légèrement perturbée par le MAK

À la mairie de Paris, la célébration de Yennayer légèrement perturbée par le MAK

Désormais c’est devenu un rituel vieux de plus de dix ans. La communauté berbère a été accueillie vendredi 12 janvier au sein de l’hôtel de ville de Paris afin de fêter l’année 2968 de Yennayer, le nouvel an berbère. Une soirée conviviale qui a néanmoins été marquée par la courte présence d’indépendantistes qui ont perturbé les discours d’Anne Hidalgo et de Mouhand Saadi, représentants officiels de l’événement.

Un discours troublé par la voix d’indépendantistes

Dans une salle comble où les jeunes et les familles se mêlaient aux anciens, la soirée s’ouvrait aux alentours de 19h30 par une représentation scénique. Parée de tenues traditionnelles, une troupe de danseurs et de musiciens, composée d’hommes et de femmes, chauffait la salle au rythme des tambours et des youyous avant de laisser place à l’arrivée des officiels.

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, se présentait tout sourire face aux spectateurs. « Nous fêtons un moment de convivialité, de culture et de partage. La communauté berbère est une communauté qui est libre, qui est belle et qui a contribué à faire de Paris une ville ouverte », commençait-elle par annoncer, avant de s’associer aux Berbères. « Moi aussi je viens au-delà des frontières françaises, pas très loin de vous puisque je suis une Andalouse et que forcément on a des liens très forts. Cette culture-là est une culture qui nous a donné de la force, puisque la communauté berbère en France est une communauté qui se déploie dans les domaines artistiques, culturels et dans le monde de l’entreprise ». Mais alors qu’elle entamait des remerciements envers les autorités algériennes, quelques hommes, brandissant le drapeau kabyle, faisaient entendre leur désaccord avec la politique du gouvernement algérien, clamant « Kabylie indépendante ! » à plusieurs reprises.

Le petit trouble se poursuivait lorsque Mouhand Saadi, le président de Berbère Télévision – membre organisateur de la soirée –, prenait la parole. De nouvelles clameurs retentissaient, au grand dam de certains spectateurs considérant que ces protestations étaient contraires à l’esprit de la soirée. Tandis que l’un des indépendantistes le prenait directement à parti, le gérant du média élevait le ton pour dominer ce brouhaha, se lançant dans une envolée lyrique empreinte de ferveur : « L’Algérie est chez nous, et grâce à vous, à votre combat, notre voix commence à se faire entendre ! », concluait-il sous les applaudissements de la très grande majorité du public. La revendication des trouble-fêtes, qui ont quitté la soirée après le discours du patron de la chaîne télé, a fait écho à la pétition qui a circulé ces derniers jours sur Internet, appelant au boycott de cette soirée, l’auteur de cet appel – un artiste berbère – estimant notamment qu’Anne Hidalgo ne porte qu’un intérêt feint à la communauté berbère et ses problématiques.

Place au concert

Les légères crispations se dissipaient toutefois à la reprise du spectacle. Les jeunes mannequins d’une styliste défilaient en robes traditionnelles kabyles avant l’entrée de plusieurs artistes sur scène. Ceux-ci interprétaient des chansons de la culture célébrée, dont certains morceaux connus, comme La révolte de la veuve (Tighri n taggalt) de Matoub Lounes ou la reprise de Maxime Le Forestier (San Francico), intitulée Tizi Ouzou se lève, qu’Idir avait notamment chantée lors de son concert historique à Alger, le 4 janvier dernier.

Pourquoi cette date de 2968 ?

Pour rappel, le calendrier berbère prend pour point de référence un événement marquant de l’histoire amazighe. Ce fait, qui remonte à l’an 950 avant Jésus-Christ, correspond à la date où le roi berbère Chachnaq Ier devint pharaon d’Égypte. Mais la création du calendrier amazigh est beaucoup plus récente. Il a été créé en 1980 par Ammar Negadi, militant chaoui.

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