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Aïd el-Adha : faut-il instaurer le confinement total ?

Aïd el-Adha : faut-il instaurer le confinement total ?

Faut-il instaurer le confinement total durant les deux jours de l’Aïd-el-Adha qui sera célébré vendredi 31 juillet en Algérie, pour éviter la propagation de l’épidémie du Covid-19 ?

Le confinement est une mesure « un peu dissuasive mais insuffisante », concède Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik.

« Le problème n’est pas dans le confinement. Certes, c’est toujours utile d’empêcher les gens de circuler. Mais cette méthode n’a pas dissuadé les gens de faire collectivement la prière de l’Aïd (à domicile, Ndlr), de rendre visite aux parents. Toute la problématique est là », souligne Dr Yousfi.

Pour le président du Syndicat nationale des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), « l’effet dissuasif doit être permanent ». « Le confinement total est un passage obligatoire à un certain moment de l’épidémie. On l’a déjà fait. Continuer à déconfiner tout en veillant à l’application des mesures barrières avec le recours à la force publique est la solution pérenne car elle permet de ne pas avoir des répercussions sociales et économiques», insiste Dr Yousfi précisant qu’un déconfinement avec des garde-fous « préserve l’activité économique et sociale ».

Confinement : « Il y a lieu de réunir les conditions nécessaires »

Pour sa part, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, se dit favorable à l’option d’un « confinement total » durant les deux jours de l’Aïd El Adha, plaidant pour une démarche semblable à celle qui a été appliquée durant l’Aïd-el-fitr.

« Il faut interdire la circulation des personnes et bien sûr insister sur le respect des mesures d’hygiène et proscrire les visites familiales », recommande Dr Merabet qui reconnaît toutefois que lors de l’Aïd-el-fitr, « beaucoup sont allés à l’encontre des décisions prises ». Les effets n’ont d’ailleurs pas tardé à se manifester, rappelle Dr Merabet, avec « une recrudescence des cas au bout de quelques semaines ».

Selon le président du SNPSP, pour amener les citoyens à adhérer aux mesures édictées, il y a lieu de réunir les conditions nécessaires. « Aujourd’hui, pour acheter, effectuer une transaction ou payer des factures de téléphone et d’électricité, on doit toucher de la main l’argent. Ce qui fait que nous sommes encore loin de cette organisation qu’on aurait pu faire depuis longtemps comme l’achat en ligne. Quand on est en retard sur des aspects comme ceux-là, nous éprouvons des difficultés à mettre en place des plans d’action et surtout à appliquer des mesures », relève le président du SNPSP.

De son coté, Khaled Saïd président de l’Union des médecins algériens (UMA) pour la région Est, est plus que catégorique : « Nous avons la certitude que les chiffres vont flamber après l’Aïd. Le confinement total est la meilleure solution ».

 

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