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Aïd el-Adha : une fête à hauts risques sanitaires

Aïd el-Adha : une fête à hauts risques sanitaires

Les Algériens s’apprêtent à fêter demain vendredi leur deuxième Aïd dans une conjoncture sanitaire exceptionnelle. Pas de pèlerinage ni de prière collective à la mosquée ni de visites familiales, beaucoup devront se passer du rituel du sacrifice et certains ne passeront pas la fête en famille, car toujours bloqués à l’étranger et même à l’intérieur du pays suite à l’interdiction de circuler entre certaines wilayas.

L’Aïd el-Adha de cette année se présente surtout comme à hauts risques sur le plan sanitaire. Le scénario de l’Aïd el-Fitr, en mai dernier, est sur toutes les lèvres.

Médecins et autres responsables du secteur de la santé mettent en garde contre sa réédition, sachant que beaucoup lient la recrudescence de la pandémie de Covid-19 au non-respect des règles de prévention pendant cette fête et au relâchement qui s’est installé dans les semaines qui ont suivi.

L’Aïd el-Adha est aussi appelé en Algérie l’Aïd el Kébir, littéralement la grande fête, et est donc habituellement plus propice aux festivités. Au centre des craintes des spécialistes, les visites familiales et le rituel du sacrifice du mouton, qui donne lieu à des agglutinations.

Le rituel a été maintenu par la commission des fatwas du ministère des Affaires religieuses, en mettant certaines conditions sans aucune garantie de leur respect.

Surtout, la décision a été prise contre l’avis des spécialistes de la santé et celui de la commission scientifique du ministère de la Santé, comme l’a révélé sur TSA le Pr Noureddine Zidouni. Celui-ci fait aussi partie d’un collectif de médecins qui ont lancé un appel il y a quelques jours aux autorités pour suspendre conjoncturellement le rituel.

Les autorités n’ont certes pas encouragé les citoyens à observer la tradition du sacrifice du mouton. Des mesures dissuasives ont même été prises, comme l’interdiction aux camions transportant du bétail d’entrer à Alger, l’interdiction des points de vente anarchiques dans les centres urbains, et la fermeture dans certaines wilayas des marchés de bétail.

A cela s’ajoutent les retombées économiques de la crise sanitaire qui a fait reculer les revenus de franges entières de la société. Cependant, certaines familles, beaucoup même, ont acquis le mouton et observeront le rituel.

On le sait à travers les bêlements entendus dans les quartiers et les ovins qui se font déplacer depuis quelques jours, certes dans des proportions moindres que les années précédentes.

Autre facteur qui fait redouter une recrudescence des contaminations, le confinement total n’est pas décrété, contrairement à l’aïd el-Fitr passé où toute sortie était interdite pendant deux jours. Beaucoup pourraient donc renouer avec les visites familiales.

Il y a quelques jours, un professeur de l’hôpital d’Oran s’est même dit persuadé qu’on aura une deuxième vague de la pandémie deux semaines après l’Aïd.

« Je suis persuadé qu’il y aura une deuxième vague, surtout avec l’Aïd qui risque d’être la cause d’une reprise des cas de Covid-19 deux semaines après, comme on l’a constaté pour l’Aïd el-Fitr. J’espère que cette fois-ci, les gens vont vraiment prendre toutes les précautions possibles et respecter les gestes barrières pour éviter qu’il y ait un rebond », a déclaré le Pr Lellou. Un appel répété par tous les médecins et responsables qui se sont exprimés sur la question. Sera-t-il entendu ?

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