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Après le rejet de ses préalables : quelles options pour le panel du dialogue ?

Après le rejet de ses préalables : quelles options pour le panel du dialogue ?

Les six membres du panel du dialogue devraient se réunir, ce jeudi 1er août, pour faire le point sur la situation, une semaine après leur rencontre avec le président Abdelkader Bensalah.

Cette réunion intervient deux jours après les déclarations du général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah qui a rejeté les préalables posés par le panel, notamment la libération des détenus d’opinion et l’allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires.

Mardi, après ces déclarations, Smail Lalmas a annoncé son départ du Panel. Que décideront les six autres membres de l’instance de dialogue, ce samedi ? Trois options se dégagent :

1. Le gel ou la dissolution

En début de semaine, Karim Younes s’est montré intransigeant : « Cette semaine sera décisive. Si les engagements pris par la présidence ne connaissent pas un début d’exécution, le panel, Tajma3th n’el khir se réunira et examinera l’éventualité de la suspension de ses travaux et pourra même aller jusqu’à son autodissolution », a-t-il affirmé samedi.

Jusqu’à hier soir, sur les sept préalables énumérés par Karim Younes (l’impérieuse nécessité de la libération de tous les détenus du Hirak, dans l’urgence, dans un premier temps ; le respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l’ordre ; la cessation des actes de violence et d’agression à l’encontre des manifestants pacifiques du Hirak et des étudiants ; l’allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires ; l’ouverture de tous les accès à la capitale les jours des marches ; la libération du champ médiatique tel que revendiqué par les professionnels de la presse et souhaité par la population en général ; l’appel unanime au départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement formé de technocrates non partisans) aucun n’a encore été satisfait par la présidence de la République.

Logiquement, le panel devrait mettre à exécution sa menace : geler ses travaux ou s’autodissoudre. Mais selon nos informations, cette option ne fait pas l’unanimité parmi les membres de l’instance de dialogue. Certains membres ne souhaitent pas s’engager dans un bras de fer avec les autorités. L’option a donc peu de chance de recueillir l’unanimité.

2. Poursuite de la mission

Deuxième option : poursuivre la mission. Dans ce cas, le panel devra abandonner ses préalables, du moins ceux qui ont été clairement rejetés par le chef d’état-major de l’ANP : la libération des détenus du hirak et l’allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires.

L’instance de dialogue pourrait alors tenter d’arracher des concessions au compte-gouttes. Mais un tel choix va durablement l’affaiblir auprès de l’opposition et du hirak.

3. Des démissions individuelles

C’est l’option la plus plausible. Les membres du Panel étant divisés sur la démarche à effectuer face à l’impasse qui se dessine, chacun choisirait de poursuivre ou de quitter l’instance. C’est peut-être l’option que choisira Karim Younes. Le chef du panel a été le plus engagé des membres sur la question des préalables.

Ceux qui choisiraient de rester devraient toutefois abandonner au moins une partie des préalables posés initialement.

Le panel serait alors renforcé par de nouveaux éléments (l’association des oulémas musulmans a par exemple montré sa disponibilité à intégrer l’instance) et ses missions seront redéfinies : aller vers un dialogue pour préparer la conférence nationale de laquelle sortira une autorité chargée d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.

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