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Billets Air Algérie : la diaspora doublement pénalisée

Billets Air Algérie : la diaspora doublement pénalisée

La diaspora algérienne est doublement pénalisée. En plus de la cherté des billets, les Algériens établis en France font face à la faiblesse de l’offre.

Le transport aérien de et vers l’Algérie est l’un des plus chers au monde. Les prix affichés par les compagnies aériennes qui assurent notamment les liaisons entre les villes algériennes et françaises dépassent l’entendement.

Au bas mot, il faut débourser entre 650 et près de 1000 euros pour réserver un billet en aller-retour sur la ligne Paris-Alger, et encore faut-il le trouver.

Lire aussi : Algérie- France : la diaspora prise en tenaille

Une situation préjudiciable en premier lieu pour la communauté nationale établie à l’étranger, particulièrement la diaspora en France, mais aussi pour les nationaux résidents désirant voyager.

Après plusieurs mois de fermeture quasi totale pour cause de crise sanitaire, la réouverture partielle des liaisons aériennes n’a pas constitué un soulagement pour tout le monde.

Les dénonciations et réclamations des émigrés sur les réseaux sociaux ont fini par faire réagir les hautes autorités du pays. Ce mardi 9 novembre, le Premier ministre Aymane Benabderrahmane a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de cette hausse anormale des prix.

C’est l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, qui a soulevé le problème au deuxième jour de la conférence des chefs des missions diplomatiques algériennes à l’étranger, qui se tient depuis lundi au Palais des nations à Alger.

Chiffres à l’appui, le diplomate a démontré la difficulté, voire l’impossibilité pour certains algériens résidents en France de se payer le voyage au pays. Une famille de 4 personnes doit débourser environ 3000 euros alors que son revenu est seulement de 2000 euros, a indiqué l’ambassadeur.

Le Premier ministre a reconnu que les tarifs sont effectivement chers et a promis l’ouverture d’une enquête.

« Il a été constaté des pratiques qui dissuaderaient la communauté algérienne à l’étranger de se rendre dans leur pays, et en fonction des résultats de l’enquête, des mesures nécessaires seront prises pour permettre à la diaspora de rester en contact permanent avec leur patrie », s’est engagé M. Benabderrahmane.

Les incidences de la crise sanitaire ne sauraient pas tout expliquer. La compagnie aérienne nationale Air Algérie a certes essuyé des pertes énormes suite à l’immobilisation quasi-totale de sa flotte pendant plus d’une année, mais les tarifs appliqués sont démesurés.

Une offre insuffisante

Le gouvernement a décidé d’agir parce que l’enjeu est de taille. Cette situation n’encourage pas les nationaux à se rendre au pays et est par conséquent en porte-à-faux avec la nouvelle politique des autorités qui veulent faire de la diaspora un acteur important de la vie nationale.

Parmi les orientations données par le président de la République à l’ouverture de la conférence des ambassadeurs et consuls qui se tient au Palais des nations, la prise en charge et la défense des intérêts des Algériens où qu’ils se trouvent.

« Notre communauté a besoin de renouer avec la confiance. Je tiens à rappeler à ce propos que cette question figure en tête des priorités du programme du Président de la République », a rappelé de son côté le Premier ministre dans son intervention.

Les autorités ont multiplié ces derniers mois les promesses d’une meilleure prise en charge et d’un rôle plus significatif pour la diaspora algérienne, mais sur le terrain, les choses bougent très lentement comme l’a montré cette histoire de mobilité de et vers l’Algérie depuis le début de la crise sanitaire.

Pour l’enquête annoncée par le Premier ministre, beaucoup ne manqueront pas de s’interroger sur son opportunité tant le problème n’est que la conséquence logique d’un autre qui n’échappe à personne : la faiblesse de l’offre.

Car même aux prix exorbitants affichés, de nombreux Algériens de l’étranger n’arrivent pas à se procurer un billet, que ce soit sur les vols de la compagnie nationale ou ceux des compagnies étrangères.

Air France par exemple applique des tarifs encore plus élevés et n’arrive pas à satisfaire toute la demande. Sur Air Algérie, l’unique compagnie aérienne algérienne qui assure des vols avec l’étranger, toutes les places sont réservées jusqu’à janvier, en dépit de la cherté des billets.

La faute évidemment à l’ouverture partielle des liaisons internationales. Quand on met en place quelques vols hebdomadaires pour une communauté de plusieurs millions d’individus, cela ne peut que générer une tension sur les billets et une flambée des prix.

La diaspora algérienne se retrouve ainsi doublement pénalisée : à la cherté des billets, un problème ancien qui caractérise les vols Algérie – France, s’ajoute le problème de la disponibilité des places dans les avions. Même en payant le prix fort, les Algériens établis en France ne peuvent rentrer quand ils veulent au pays. D’une quarantaine de vols par jour, Air Algérie n’assure que 23 vols par semaine pour toute la France, actuellement.

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