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CAN-2019 : la vengeance d’Ahmad Ahmad, incertitudes à l’horizon

CAN-2019 : la vengeance d’Ahmad Ahmad, incertitudes à l’horizon

En retirant officiellement vendredi l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, CAN-2019 au Cameroun, le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad venait en effet de régler ses comptes avec son prédécesseur, à la tête de l’instance continentale le Camerounais Issa Hayatou. Décryptage.

Hayatou, délogé de son poste de président en mars 2017, par Ahmad Ahmad, a dirigé la CAF pendant 29 ans. Parmi ses dernières décisions était de retirer l’organisation de la CAN-2017 des moins de 17 ans (U-17) que devait organiser Madagascar, le pays natal d’Ahmad Ahmad, en raison du retard accusé dans les préparatifs.

Quatre mois après son élection, Ahmad Ahmad avait lancé une pique envers Hayatou, à propos des incertitudes entourant la possibilité de son pays d’être prêt à organiser la CAN-2019 : « Concrètement il y a une situation aujourd’hui qui ne répond pas à la réalité. Moi je dis là où nous parlons, même une CAN à 4 poules, le Cameroun n’est pas prêt. À 4 poules ils ne sont pas prêts », affirmait le patron de la CAF, lors d’une visite à Ouagadougou (Burkina Faso), cité par plusieurs médias.

Des propos qui ont eu l’effet d’une bombe à Yaoundé. Se sentant visé, Hayatou avait répliqué : « Depuis que je suis parti de la CAF, je me suis gardé d’émettre un avis. Je n’ai jamais ouvert ma bouche pour parler de ça. Mais je regrette ce qui a été dit. Il faut d’abord venir constater avant de sortir ce qu’il a sorti », a-t-il indiqué, dont les propos ont été repris par Afrik Foot.

La promesse non tenue

Lors de sa visite à Yaoundé effectuée au début d’octobre dernier où il a eu notamment à rencontrer le président camerounais Paul Biya, le langage d’Ahmad Ahmad a subitement changé, donnant des espoirs aux Camerounais quant à la possibilité de leur pays d’abriter la 32e édition de la CAN.

« J’ai rappelé au président Paul Biya que la CAF n’avait jamais parlé d’un éventuel retrait de l’organisation. La CAF est là pour accompagner le Cameroun. Le président Biya s’est de son côté montré rassurant. Il m’a certifié que son pays tiendrait ses engagements dans les délais prévus », a assuré le président de la CAF à Jeune Afrique.

Ce qui devait arriver arriva. Ahmad Ahmad a fini par exécuter son plan en annonçant hier vendredi la décision de son Bureau exécutif de retirer l’organisation au Cameroun, et du coup remporter son second duel face à Hayatou.

« Aujourd’hui, face à tous les rapports que nous avons reçus, et en analysant les évolutions qui ont été faites, nous avons pris une décision de retirer l’organisation de la CAN-2019 au Cameroun. Mais, la CAF prend un engagement de soutenir le Cameroun, de donner le temps au Cameroun pour qu’il puisse bien préparer une CAN », a réagi Ahmad Ahmad à l’issue de la fin de la réunion marathonienne du Bureau exécutif, cité par plusieurs médias.

Maintenant que le retrait de l’organisation au Cameroun est officiellement acté, reste à savoir quel sera le pays qui suppléera le pays des « Lions indomptables » ? Une période floue s’ouvre, avec un cabinet mis en place pour « déterminer un nouveau pays organisateur d’ici la fin de l’année ».

« Nous allons recruter un cabinet pour lancer un appel d’offres et déterminer un nouveau pays d’accueil pour la CAN-2019, a ajouté M. Ahmad. On sait qu’il n’y en aura pas beaucoup mais on va laisser le choix à ce cabinet d’évaluer et de faire des visites et de faire sortir avant la fin de l’année le pays organisateur de la CAN ».

« La CAF va s’assurer qu’un nouveau pays-hôte soit trouvé d’ici le 31 décembre », a précisé un peu plus tard l’instance sportive, en ajoutant que « le Cameroun reste un candidat sérieux pour l’organisation d’une prochaine édition de la CAN ».

Selon plusieurs médias, trois pays comptent se porter candidats et remplacer le Cameroun : il s’agit du Maroc, dans la peau du favori en puissance, de l’Égypte, et de l’Afrique du Sud.

Rappelons que c’est la quatrième fois que la CAF est confrontée à ce genre de situation. L’édition 2013 devait se dérouler en Libye, avant que la compétition ne soit délocalisée en Afrique du Sud en raison de la situation sécuritaire qui prévoyait au pays.

Deux années plus tard, le Maroc s’est désisté à deux mois du coup d’envoi de l’édition 2015, évoquant comme raison l’épidémie du virus Ebola qui sévissait à cette époque dans plusieurs pays de l’Afrique sub-saharienne. La Guinée équatoriale s’était manifestée pour abriter le tournoi.

Enfin, la Libye avait renoncé à organiser la précédente édition de 2017 toujours pour des raisons de sécurité. La CAF avait lancé un appel à candidatures. Le Gabon avait été désigné en tant que pays hôte, aux dépens de l’Algérie.

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