search-form-close
Carnet de campagne 14 : « Tout est à refaire en Algérie »

Carnet de campagne 14 : « Tout est à refaire en Algérie »

À Dar Beida (Alger), Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a appelé à la levée de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) au niveau local pour, entre autres, soutenir l’emploi des jeunes. Elle a prévenu contre la politique économique actuelle du gouvernement qui « risque d’avoir des conséquences graves » sur le pouvoir d’achat des Algériens et sur les travailleurs. « Le gouvernement préfère les solutions faciles et l’aventure. L’austérité dure ressemble à une guerre déclarée aux communes. Le soutien de l’État aux APC a baissé de 50%. Des projets de développement local ont été gelés. Idem pour le recrutement. Cela a entraîné un étranglement des collectivités locales et les services communaux », a-t-elle déploré. La commune doit, selon elle, être la base de toute politique de développement. « Les assemblées locales doivent avoir le budget et les prérogatives nécessaires pouvoir gérer et répondre aux doléances des citoyens », a-t-elle proposé. Le pays est, selon elle, menacé de l’intérieur. « Ces menaces ouvrent la porte au danger extérieur. Mais soyez prêts à affronter et à rejeter l’anarchie », a-t-elle préconisé.

À Béjaia, Mohcine Belabbas, président du RCD, a expliqué les clefs du succès de la gestion en citant l’exemple de la commune de Hadjret Ennos (Tipaza), dirigée par son parti. « Il y a trois critères pour réussir : transparence, efficacité et solidarité. À l’APC, à l’APW et à l’APN, les militants et les cadres du RCD proposent des solutions et des alternatives pour sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé. Les gouvernants parlent de crise alors que tout est à refaire en Algérie. Nous ne pouvons plus nous permettre une autre perte de temps », a-t-il averti. Il a critiqué « les militants du 19 mars » en allusion aux partis du pouvoir ou proches du pouvoir qui « font beaucoup de promesses » durant la période électorale sans les réaliser après.

À Tizi Ouzou, Djamel Ouled Abbes, secrétaire général du FLN, a accusé l’opposition d’avoir coupé le courant électrique lors de son meeting. « C’est du sabotage de l’opposition. Qu’ils éteignent la lumière ou pas, le FLN est toujours là. Wallah, je ne bougerais pas d’ici. H’na ymout Kaci ! », a-t-il lancé sur un ton de défi. « Grâce à la réconciliation nationale, nous sommes un peuple uni », a-t-il dit. À Alger, il a demandé à ses militants de bien se préparer à la bataille électorale. « Préparez-vous bien, chauffez vos muscles et pensez à des ruses. Il faut qu’on aille en gagnants. Faites attention aux urnes. Le voleur, il est là à vous surveiller », a-t-il prévenu.

À Oran, Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, a rappelé que le parti a toujours défendu l’idée de faire participer les citoyens à la gestion des affaires locales à travers leurs représentants, à travers la société civile et à travers les notables. « C’est de cette manière que la gestion des assemblées élues sera mise sous contrôle populaire et démocratique », a-t-il expliqué. Il a appelé les citoyens, les syndicats, les militants des droits de l’Homme, la société civile, les familles à se solidariser. « Le but est de réaliser un consensus national. C’est la seule voie pour faire sortir le pays de la crise multidimensionnelle qu’il vit. Une crise sociale, politique et économique », a-t-il détaillé.

À Oran, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a fait un réquisitoire contre « les discours du désespoir ». « Les réalisations de ces dernières années, les universités, l’autoroute, la dessalement de l’eau, tous ces projets contredisent ceux qui veulent semer la déprime dans le pays, les marchands de la politique. Les mouches de la politique dorment à longueur d’années et ne se réveillent que lors de consultations électorales », a-t-il accusé. Répondant aux attaques de Djamel Ould Abbes, Ouyahia a défendu le RND. « Il y a vingt ans, ce parti a été créé par les moudjahidin et les enfants de chouhada et les enfants des moudjahidin. Ce n’est pas un parti qui s’ajoute aux autres », a-t-il répliqué. Il a conseillé aux contrôleurs de son parti lors du vote de faire « la prière du voyageur », de prendre un bon café avec « du mat’loue (pain traditionnel) » le matin et de prendre « trois figues sèches dans la poche comme les soldats ».

À Tlemcen, Amar Ghoul, président de TAJ, a plaidé pour la décentralisation de l’investissement et pour l’évaluation périodique de l’action des assemblées élues locales. « Il s’agit de faire une évaluation chaque six mois des APC et des APW devant les citoyens. Elles doivent rendre des comptes. Le but est d’améliorer le rendement et de faire participer le citoyen à l’élaboration des programmes de développement local. Nous avons un plan de réformes que nous allons mettre en application après les élections », a-t-il annoncé. Il a appelé à réviser les codes de commune et de wilaya et le code d’investissement. « Il faut aller vers davantage de facilités en matière d’investissement. Nous demandons la régularisation des jeunes qui sont dans le pré-emploi », a-t-il proposé.

À Mascara, Amara Benyounes, président du MPA, a appelé à de véritables réformes économiques structurelles. Des réformes qui doivent accompagner le recours à la planche à billets. « Nous soutenons cette option parce que nous n’avons pas d’autres alternatives. Parmi les réformes que nous préconisons, c’est la sortie d’une manière radicale de la gestion socialiste et bureaucratique de l’économie nationale. Il faut entrer de plein pied dans l’économie de marché. Nous ne connaissons aucun pays qui s’est développé avec le socialisme. Tous les pays socialistes du monde se sont effondrés. Je ne vois pas comment le socialisme va réussir en Algérie », a-t-il déclaré.

À Relizane, Abdelmadjid Menasra, président du MSP, a estimé que l’argent ne fait pas le développement. « Il fut un temps où les caisses de l’État débordaient d’argent avec un baril de pétrole à 140 dollars. Après des années de plans et de programmes, on se rend compte que l’argent seul ne suffit pas à réaliser le progrès. L’argent a besoin de celui qui, avec honnêteté et franchise, le transforme en programmes de développement. Nous avons des solutions simples. Le remède est toujours simple pour celui qui veut guérir », a-t-il analysé. Les APW et les APC doivent, selon lui, être libérées des enchaînements administratifs. Il a estimé que la réforme de la fiscalité locale est inévitable pour relancer le développement.

  • Les derniers articles

close