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Commerce : les spéculateurs et les fake news dans le collimateur

Commerce : les spéculateurs et les fake news dans le collimateur

Au courant de l’année 2020, en pleine pandémie de Covid, des pratiques spéculatives ont provoqué des tensions extrêmes sur certains produits de large consommation, à l’instar de la semoule.

Des Algériens, bravant les mesures de prévention anti-Covid, s’agglutinaient devant les points de vente à la recherche d’un sac de semoule. Malgré une disponibilité en termes de production, de nombreux produits de première nécessité et subventionnés par l’Etat venaient à manquer.

Les autorités ont pointé du doigt les spéculateursqui stockent les produits alimentaires pour créer des tensions et augmenter les prix. Les pouvoirs publics devaient réagir face à une situation qui commençait à devenir incontrôlable.

Le 17 mai 2020, les autorités avaient institué la déclaration volontaire des stocks. La mesure a permis de recenser 2 989 chambres froides et 1 860 entrepôts déclarés, a révélé ce mercredi 20 octobre Sami Koli, DG de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du commerce.

Cependant, ce travail de dissuasion n’a pas réfréné les ardeurs spéculateurs de certains opérateurs. Une quantité de 121 000 tonnes de pomme de terre a récemment été saisie dans 11 wilayas, a indiqué Koli invité dans un entretien à la Radio nationale.

« Ces quantités étaient en possession de personnes n’ayant aucun document officiel attestant que leurs stocks étaient déclarés officiellement auprès des autorités », a indiqué Sami Koli. 

L’étau s’est un peu plus resserré autour des spéculateurs, depuis que le président de la République a demandé au gouvernement de réviser le code pénal en vue d’alourdir les sanctions à l’égard des spéculateurs qui pourraient écoper désormais d’une condamnation à perpétuité.

Lors du dernier Conseil des ministres, dimanche 17 octobre dernier, le ministre du Commerce a été convié à entreprendre un travail de sensibilisation et d’explication auprès des commerçants sur la différence entre ceux qui stockent les marchandises légalement et ceux qui les emmagasinent dans le but de provoquer des pénuries et une hausse de prix.     

« On peut fixer les marges »

Pour le représentant du ministère du Commerce, la détention « non justifiée » des produits sera combattue avec vigueur. « Stocker, c’est un droit. On ne peut pas travailler sans avoir un stock pour l’activité de la grossisterie par exemple. Mais la justification est obligatoire pour éviter d’éventuels déboires», a martelé Sami Koli qui prévient que ceux qui ne se conforment pas se mettent en situation d’infraction.

Selon M. Koli, le ministère du commerce compte également s’attaquer aux « fake news, la diffusion volontaire de fausses et calomnieuses nouvelles » dans le but de provoquer une perturbation sur le marché et une hausse injustifiée des prix. 

Le dépassement des marges fixées par la loi fera également l’objet de sanctions, a ajouté le responsable. La présentation d’offre de prix supérieurs à ceux pratiqués par les vendeurs habituellement, toute action concertée en vue de bénéficier d’un gain ne résultant pas naturellement de l’offre et de la demande ou encore le recours à des manœuvres visant à la hausse ou à la baisse de la valeur des billets de banque sont également des infractions qui seront sanctionnées par la loi, a averti Sami Koli.

Se basant sur un nouveau dispositif législatif, les pouvoirs publics se lancent en outre à la chasse aux factures fictives, falsifiées et les factures de complaisance.

 « Nous allons faire la chasse à ces trois infractions de manière sérieuse et accrue », a affirmé Sami Koli. Le responsable n’écarte pas la possibilité de définir les marges de bénéfice sur certains produits qui font souvent l’objet de spéculation.

« On peut fixer les marges. Il y a des mécanismes (…) L’Etat peut intervenir s’il y a une hausse incontrôlée (des prix). On l’a fait en 2011 avec le plafonnement des prix de l’huile de table et du sucre », a expliqué M. Koli. 

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