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Coronavirus : le point sur les projets de vaccin

Coronavirus : le point sur les projets de vaccin

La recherche d’un vaccin contre le Covid-19 continue, de nombreux laboratoires se concurrençant pour atteindre en premier la ligne d’arrivée avec à la clé un vaccin commercialisable à grande échelle, rapportent plusieurs médias.

Selon la London School of Hygiene & Tropical Medicine, 23 projets de vaccins contre le coronavirus ont commencé des essais cliniques sur des humains. Plusieurs sont déjà passés à la phase 2, consistant à injecter le vaccin sur des milliers de volontaires.

La société américaine de biotechnologies Inovio a annoncé ce mardi des résultats préliminaires mais encourageants pour son projet de vaccin contre le Covid-19, rapporte 20minutes. Ce dernier a été administré sur 40 volontaires aux États-Unis, provoquant une réponse du système immunitaire chez 94 % des participants qui ont suivi jusqu’au bout la phase 1 de l’essai clinique, en prenant deux injections à quatre semaines d’écart.

Baptisé INO-4800, ce vaccin consiste à injecter un code génétique ADN dans l’organisme du patient avec pour objectif de déclencher une réponse immunitaire spécifique contre le coronavirus. Le vaccin d’Inovio est notamment injecté sous la peau par une aiguille avant d’être activé par un petit appareil dégageant une mini-impulsion électrique permettant à l’ADN de pénétrer les cellules du corps et d’effectuer sa mission.

Deux vaccins parmi les plus avancés

Deux vaccins sont considérés parmi les plus avancés dans les essais à grande échelle de phase 2. Le premier est celui de la société américaine de biotechnologie Moderna, tandis que l’autre est celui de l’université britannique Oxford en coopération avec le laboratoire AstraZeneca.

Plusieurs projets chinois sont également à un stade avancé, à l’image de celui de la société CanSinoBIO.

CanSinoBIO a notamment été autorisée par les autorités chinoises à lancer une première campagne de vaccination chez les militaires chinois, rapporte le Journal de Montréal. Techniquement, le vaccin de CanSinoBIO baptisé « Ad5-nCoV » utilise un autre virus respiratoire, un adénovirus atténué, comme vecteur.

Les résultats des premiers essais cliniques publiés sur le journal The Lancet ont laissé entrevoir qu’une dose de ce vaccin était sécuritaire, permettant d’induire effectivement une réponse immunitaire rapide. Celle-ci est caractérisée par la production d’anticorps neutralisants et de lymphocytes T spécifiques au virus dans les 28 jours suivant la vaccination.

CanSinoBIO a cependant souligné qu’elle ne peut garantir encore que son vaccin fera l’objet d’une commercialisation pour le grand public, son usage étant pour l’heure réservé au domaine militaire.

Des résultats encourageants chez Pfizer

Aux États-Unis, le groupe pharmaceutique Pfizer et la compagnie de biotechnologies allemande BioNTech ont annoncé ce mercredi que leur vaccin a obtenu des résultats préliminaires positifs, générant une réponse immunitaire plus forte que les patients normalement guéri de la Covid-19, rapporte le Financial Times.

L’étude clinique a été menée aux États-Unis sur 24 personnes âgées de 18 à 55 ans. Ayant reçu deux doses du vaccin, ces patients avaient des anticorps « significativement élevés » dans les quatre semaines suivant leur première injection. 45 personnes ont au total participé à l’étude, certaines recevant des placebos et d’autres recevant des doses plus élevées de vaccin.

Sur la base des résultats de ces essais initiaux, BioNTech et Pfizer espèrent passer à un essai clinique plus vaste aux États-Unis, impliquant 30 000 participants en quelques semaines, sous réserve de l’approbation des autorités américaines. Les deux partenaires prévoient d’être en mesure de fabriquer jusqu’à 100 millions de doses de vaccin d’ici la fin de l’année, et plus de 1,2 milliard de doses d’ici la fin de 2021, selon les tailles de doses requises.

En France, l’Institut Pasteur s’apprête à lancer une phase d’essais cliniques de son projet vaccin sur l’homme à partir de ce mois de juillet, rapporte Le Point. Baptisé « MV-Sars-CoV-2 », ce vaccin est développé en partenariat avec le groupe pharmaceutique américain MSD.

« Nous nous apprêtons à le tester, courant juillet, sur 90 volontaires en France et en Belgique », a indiqué Christophe d’Enfert, directeur scientifique de l’Institut Pasteur, précisant que « cette première phase clinique permettra à la fois d’évaluer son innocuité sur l’être humain et sa capacité à induire une réponse immunitaire ».

L’Institut Pasteur utilise pour son projet de vaccin une « souche atténuée du virus de la rougeole, normalement utilisée pour la vaccination contre la rougeole, et dont le patrimoine génétique a été modifié pour qu’il produise la protéine Spike qui permet au coronavirus de pénétrer dans nos cellules », explique Christophe d’Enfert. En cas de succès, ce vaccin pourrait être commercialisé l’année prochaine, au premier semestre 2021.

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