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En France, un journaliste provoque un tollé après des propos sur les musulmans

En France, un journaliste provoque un tollé après des propos sur les musulmans

Le parquet de Paris a annoncé, ce mardi 1er octobre, l’ouverture d’une enquête pour « injures publiques » et « provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence » suite à des propos polémiques tenus par le polémiste Eric Zemmour lors d’une Convention de la droite.

« Tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam », avait affirmé samedi Eric Zemmour dans un discours prononcé dans le cadre de la Convention de la droite organisée à Paris par les proches de l’ancienne députée d’extrême droite, Marion Maréchal Le Pen, retransmis en direct par la chaîne télévisée LCI.

« Les jeunes Français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation, sinon ils devront se battre pour leur libération », a estimé Zemmour dans son discours, comparant les djellabas aux « uniformes des armées d’occupation ».

Le journaliste attaque directement les musulmans, qui selon lui « se comportent en colonisateurs » et déclare qu’il « aime les formules de Renaud Camus », l’inventeur de la théorie d’extrême droite du « grand remplacement ». « Vous avez raison d’avoir peur », a affirmé Zemmour à l’attention de son audience, assimilant au passage l’islam au nazisme.

Les propos d’Eric Zemmour ont sans surprise provoqué un tollé en France. Le Premier ministre Édouard Philippe a condamné ce qu’il qualifie de discours « nauséabonds et profondément contraires à l’idée que nous nous faisons de la France et de la République ».

« La laïcité, la Nation, la République [sont] en danger face à la banalisation des discours xénophobes de haine et de racisme anti-musulmans, la fracture identitaire politique et sociale recherchée est un projet extrémiste dangereux pour la citoyenneté de la démocratie française », a réagi pour sa part la Grande Mosquée de Paris sur Twitter.

Le journal Le Monde a estimé que la retransmission du discours de Zemmour en direct constitue une « infamie ».

« Son discours, prononcé au cours d’un meeting d’extrême droite organisé samedi 28 septembre par des proches de Marion Maréchal ex-Le Pen, est d’une violence insensée », écrit Le Monde dans son éditorial publié ce mardi. « M. Zemmour, condamné pour ‘’incitation à la haine raciale’’ pérore dans plusieurs médias dont Le Figaro et Paris Première. Mais samedi, il a eu droit à trente-deux minutes de haine sans contradicteur en direct sur la chaîne LCI, filiale de TF1 et propriété du groupe Bouygues. C’est une infamie », estime le journal français.

« A son projet de guerre civile, de banalisation du racisme et de destruction des acquis de l’après-1945 – le refus de toute discrimination, l’unicité de l’humanité –, il faut opposer non pas des leçons de morale ou des anathèmes mais une alternative : une France fière d’attirer depuis des siècles des travailleurs étrangers et des persécutés, un pays riche de la diversité de ses cultures, à l’avant-garde de la défense de l’universalité des droits humains », conclut Le Monde.

La chaîne LCI, qui avait diffusé en direct le discours de Zemmour, a pour sa part reconnu à demi-mot une erreur. « A posteriori, le discours sans contradiction ne s’inscrit pas dans les formats de LCI. Le format de LCI, c’est le débat, dans des formats longs, avec des points de vue opposés et contradictoires. Hier, il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d’Eric Zemmour, mais c’était après-coup. La diffusion du discours dans l’état n’était pas le format approprié pour notre chaîne », a indiqué la chaîne française, propriété du groupe TF1.

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