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EXCLUSIF. Entretien avec le Pr Belhocine, nouveau commissaire africain

EXCLUSIF. Entretien avec le Pr Belhocine, nouveau commissaire africain

Pr Mohamed Belhocine, commissaire en charge de l'enseignement, des sciences, de la technologie et de l'innovation à l'Union africaine (UA)

Le Pr Mohamed Belhocine est le nouveau commissaire en charge de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation à l’Union africaine (UA).

Le candidat algérien a été élu vendredi 15 octobre à ce poste lors de la réunion du Comité exécutif de l’Union africaine à Addis-Abeba. Dans cette interview, le Pr Belhocine exprime son ressenti mais aussi revient sur ses nouvelles missions à Addis-Abeba.

Vous avez été élu vendredi Commissaire africain chargé de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation. Quelle est votre réaction ?

Cette élection est le couronnement d’un travail collectif qui a commencé au mois de mai dernier et qui s’est poursuivi jusqu’à son aboutissement (avec cette élection).

Pourquoi je dis processus collectif ? Il y a eu la confiance qui a été placée en moi par les plus hautes autorités de l’État, à commencer par monsieur le président de la République, et le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Sabri Boukadoum.

On m’a proposé de déposer ma candidature à ce poste au nom de l’Algérie. Tout a commencé ainsi. Il y a eu comme je le disais un travail collectif dans lequel se sont investis les équipes du ministère des Affaires étrangères en Algérie et à Addis-Abeba (siège de l’UA) et moi-même pour le travail de préparation de la candidature, avec l’aide d’un certain nombre de personnalités.

Je les en remercie. Cette candidature est passée par un filtre tout à fait professionnel et compétitif exercé par un bureau indépendant de l’Union africaine.

Une fois que ma candidature à ce poste ait été retenue définitivement, il fallait attendre le volet politique de cette nomination par au moins les deux tiers des États membres de l’Union africaine.

Ce qui a eu lieu hier. Ce résultat m’honore personnellement mais aussi tout le pays puisque tout le monde y a contribué.

En quoi consiste votre nouvelle mission ?    

Je serai en poste à Addis-Abeba. Le travail consiste à renforcer tous les efforts panafricains consignés dans ce que l’on pourrait désigner comme la charte de l’UA pour l’agenda 2063.

Lequel agenda contient entre autres objectifs d’avoir d’ici là des citoyens bien éduqués et suffisamment qualifiés, soutenus par la science, la technologie et l’innovation.

C’est cet objectif qui sera mon ambition. Il est évident que cela reste une vision globale des stratégies qui ont été développées auparavant au sein de l’UA, en particulier en faveur de l’éducation, des sciences et de la technologie en Afrique.

Ce sont ces stratégies qui vont servir de cadre d’orientation pour notre action au sein de la commission. La commission africaine a la légitimité pour parler au nom du continent, il nous appartient à nous de tirer profit de cette position, de l’améliorer en permanence en aidant notamment à améliorer la performance des économies par l’amélioration des qualifications des personnels africains mais aussi en améliorant l’autonomie financière pour un développement durable et indépendant.

Plus concrètement, cela se traduira comment ?

En ce qui concerne l’éducation, l’Afrique a une population majoritairement jeune. Ceci est beaucoup plus considéré comme un avantage important pour transformer l’économie continentale et lui permettre de se développer d’une manière durable.

Pour cela il faudra bien entendu augmenter le nombre d’Africains qualifiés par l’augmentation des compétences techniques et professionnelles des jeunes en formation.

Nous serons là pour encourager et accompagner ces efforts sans perdre de vue que l’éducation des filles est une priorité absolue.

Il faut dire qu’avec la pandémie du covid, il y a eu de gros problèmes en matière d’éducation avec un arrêt de la scolarisation à cause du confinement.

De plus, le taux de pénétration des technologies de l’information et de la communication est très faible. Nous y travaillerons avec d’autres partenaires en particulier les regroupements économiques régionaux en Afrique, dans l’objectif d’améliorer cette situation.

Aussi éviter qu’en cas d’une crise sanitaire comme celle que nous venons de vivre, qu’il y ait les mêmes ruptures et aspects négatifs sur la formation.

En parlant de la pandémie du covid, quelle est votre analyse de la situation épidémiologique en Algérie ?

Je peux dire que la situation épidémiologique est stabilisée. Mais je rappelle que tant qu’il y a un cas déclaré, cela signifie que le virus continue à circuler au sein de la population.

Il ne faut pas perdre de vue que les pays qui ont vacciné le maximum de leur population sont en train de connaître une recrudescence des cas sans trop bien comprendre pourquoi.

Ce qui m’amène à réitérer mon appel pour que la vigilance reste de vigueur. Il faut se faire vacciner dès que l’on peut. Et surtout, il faut continuer à observer les mesures barrières car la vaccination n’empêche pas d’être porteur et transmetteur du virus.

 

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