L’Algérie fait face depuis plusieurs jours à une recrudescence des cas positifs de Covid-19, et à la saturation de certains hôpitaux. Pour faire face à cette situation, le ministre de la Santé Pr Abderrahmane Benbouzid écarte le durcissement des mesures anti-Covid et l’installation d’hôpitaux de campagne.
« Nous sommes dans une situation où les chiffres ont augmenté, cela a engendré une certaine panique, c’est tout à fait normal, mais nous faisons face à la situation avec un peu plus de mobilisation », assure le Pr Benbouzid, dans un entretien à la Radio nationale, ce dimanche 22 novembre.
Le ministre écarte le durcissement des mesures anti-Covid-19 dans l’immédiat, mais l’envisage en cas de détérioration de la situation sanitaire liée au Covid-19.
Interpellé sur l’absence d’application des règles sanitaires dans les écoles, le Pr Benbouzid renvoie la balle au personnel administratif et éducatif. « Cela relève de la discipline dans les établissements, des enseignants et de l’administration, et des parents aussi », martèle le ministre qui cible en particulier les parents.
« S’il y a contamination dans les écoles, je peux vous assurer que c’est une contamination extra muros, ce sont soit les personnels administratifs ou les enseignants et peut-être les élèves ».
Comme l’a affirmé hier samedi à Tipaza, le Premier ministre Abdelaziz Djerad, le ministre de la Santé est catégorique sur la question du maintien des écoles malgré les contaminations qui y sont enregistrées.
« Il est hors de question de sacrifier l’avenir des enfants sauf si une situation particulière s’installe. Mettons en premier la scolarisation de nos enfants et il nous appartient à nous de trouver les meilleurs moyens de les protéger tout en demeurant à l’école », affirme le Pr Benbouzid.
Le passage des contaminations à 3 chiffres (plus de 1 000 cas) engendre une saturation des hôpitaux avec un impact négatif sur le personnel soignant algérien, déjà épuisé par huit mois de lutte contre la pandémie. « Il y a une atmosphère de tension extrême dans les hôpitaux et les collègues sont absolument épuisés », souligne le ministre.
Lits d’hospitalisation : Pr Benbouzid déplore un manque de coordination
Le ministre a fait état de plus de 18 000 lits d’hospitalisations mobilisables et 1 500 autres lits de réanimation. 7 800 patients infectés par le Covid sont aujourd’hui hospitalisés, selon le ministre. Soit moins de 50 % de taux d’occupation. Une tension extrême sur les lits est enregistrée à Alger, à Tizi-Ouzou, à Sétif et à Bejaïa, contrairement à d’autres villes où les taux d’occupations sont de loin inférieurs aux capacités existantes.
Se pose alors, selon le Pr Benbouzid, un défaut de coordination entre les hôpitaux qui affichent complet et les autres qui le sont beaucoup moins. Une problématique sur laquelle le ministre de la Santé veut agir en promettant de mettre fin à ce « manque de coordination ».
Et si l’on recourait aux hôpitaux de campagne afin de soulager les établissements urbains ? Même s’il confirme leur existence, le Pr Benbouzid écarte toutefois d’y recourir dans l’immédiat. « Il y a 42 % de taux d’occupation (dans les hôpitaux), il y a encore de la place, ce ne sont pas tous les hôpitaux qui sont saturés. Il vaut mieux nous réarmer pour faire face à cette incoordination », répond le ministre de la Santé.
« C’est une image que je ne souhaiterais pas voir », reconnait le ministre en référence aux hôpitaux de campagne. Ces derniers sont connus surtout pour être dépourvus de structures d’hygiène, précise le Pr Benbouzid.
« Je préfère mobiliser plus de lits et d’hôpitaux, réduire certaines activités qui ne sont pas urgentes, et mettre des malades dans des endroits chauffés et disposant des mêmes commodités que dans les hôpitaux de campagne », estime le ministre. Par ailleurs, aucun souci à se faire concernant les lits dotés de sources d’oxygène. « Nous en avons beaucoup », assure-t-il.
