L’Algérie fait face à une hausse inédite des contaminations au Covid-19 qui ont dépassé officiellement le seuil des 2200 cas en 24H, pour la première fois depuis le début de la pandémie dans le pays en février 2020.

Cette propagation est due notamment au variant Omicron qui circule officiellement en Algérie depuis le 14 décembre dernier. Pour endiguer la pandémie, le ministère de l’Education nationale a décidé mercredi 19 janvier de fermer les écoles à compter du 20 janvier pour une durée de 10 jours.

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Le but est de casser la chaîne de transmission du virus. Cependant, force est de constater que les gestes barrières sont totalement négligés dans les lieux publics. A quoi sert, dans ce cas, la fermeture des écoles ?

« Si on ferme et qu’on ne respecte pas les gestes barrières en extérieur, en laissant les enfants jouer en groupes, cela ne servirait à rien de fermer », estime le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d’infectiologie.

« C’est bien de fermer les écoles encore faudrait-il qu’à côté, on puisse prendre les mesures qui vont avec : à savoir l’application des protocoles sanitaires stricts à tous les niveaux et la vaccination. Les deux sont liés », ajoute-t-il. Le Dr Yousfi pointe aussi le faible taux de vaccination en Algérie qui ne plaide pas en faveur de l’immunité collective tant recherchée.

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 « Même s’il est un peu moins efficace contre l’Omicron que le Delta, le vaccin permet d’éviter des formes graves », explique le chef de service d’infectiologie à l’EPH de Boufarik qui prévient contre tout excès de confiance par rapport à une immunité collective que favoriserait l’Omicron.

« Elle pourrait se concevoir dans des pays où le taux de vaccination est très important. Ce qui signifie qu’il y a déjà une immunité collective vaccinale. Elle pourrait être complétée éventuellement par les contaminations à l’Omicron surtout qu’elles ne sont pas dangereuses », affirme le Dr Mohamed Yousfi.   

« On ne sait pas comment l’Omicron va se comporter »

Avec plus de 2 211 cas en 24 H enregistrés samedi 22 janvier, l’Algérie a franchi un nouveau cap dans la pandémie de Covid-19. L’arrivée du variant Omicron, alors que le Delta est encore présent, complique la situation sanitaire, même si les hôpitaux ne sont pas, à ce stade, dépassés.

A terme, le Dr Yousfi ne cache pas son inquiétude de voir la déferlante Omicron mettre « une pression énorme sur le système de santé qui risque d’éclater avec un personnel épuisé moralement et physiquement depuis deux années de pandémie ». « C’est notre préoccupation majeure », prévient-il. 

Ce nouveau cap des contaminations intervient alors que la vaccination anti-Covid est loin des taux que le ministère de la santé s’était fixés il y a une année, à savoir vacciner 70% de la population en 2021. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les spécialistes.

Selon le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologie à l’EHU Oran, même si l’Omicron ne donne pas lieu à des formes graves comme cela s’est vu dans certains pays très avancés sur la vaccination (France, Royaume-Uni), on ne peut prévoir son « comportement » en Algérie où la vaccination est très faible.

« Chez nous, le taux de vaccination ne dépasse pas 15%. On ne sait donc pas comment l’Omicron va se comporter. Normalement, on doit avoir moins de décès à cause de ce variant, cela s’est vu dans des pays où la majorité de la population est vaccinée. Chez nous, on ne peut pas se prononcer sur le degré de virulence de l’Omicron », met en garde le Pr Lellou.

« L’Omicron est-il plus virulent par rapport au Delta ou bien il n’a juste pas trouvé un terrain favorable pour se montrer virulent ? On se pose la question», poursuit-il, tout en mettant en garde contre toute tendance au relâchement sous prétexte que l’Omicron ne serait pas virulent.