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Flambée du Covid-19 en Algérie : « Une 2e vague est inévitable »

Flambée du Covid-19 en Algérie : « Une 2e vague est inévitable »

Le Pr Salah Lellou, chef du service pneumologie à l’établissement hospitalier-universitaire d’Oran (EHUO), confirme la reprise des contaminations au Covid-19 en Algérie. Il se dit particulièrement « inquiet » par le nombre de malades admis en soins intensifs.

Pour lui, pas de doute : on est face à une deuxième vague de l’épidémie du Covid-19. « Je pense que la 2e vague est inévitable. Le tout est de savoir comment la dépasser sans qu’il y ait trop de gravité », affirme-t-il, dans une déclaration à TSA.

Le spécialiste assure toutefois que l’Algérie a aujourd’hui l’avantage d’être mieux préparée que durant la première vague pour faire face à une nouvelle flambée des contaminations au Covid-19.

« De toute façon, c’est connu dans toutes les pandémies, il y a toujours deux vagues, voire même trois. Mais c’est généralement deux vagues. Et souvent les vagues suivantes sont plus meurtrières. Chez nous, durant la première vague il y a eu beaucoup de décès et de malades graves. La deuxième vague a commencé timidement, mais l’avantage est que nous sommes préparés en ayant tous les moyens pour y faire face », rassure-t-il.

Commentant les récents bilans de l’épidémie de Covid-19 en Algérie, le Pr Lellou s’inquiète du nombre de malades admis en soins intensifs. « Alors que pendant presque 10 jours, on n’avait pas ce genre de malades. On a eu plutôt des patients qui avaient des symptômes légers voire asymptomatiques, c’était gérable. Et là nous avons affaire à des malades qui présentent véritablement des formes graves », s’alarme le spécialiste qui n’exclut pas une aggravation de la situation épidémique liée au Covid-19 dans les jours à venir en Algérie.

Le non-respect des gestes barrières à l’index

Pour les raisons de la hausse des contaminations, le Pr Lellou pointe le relâchement dans l’application des gestes barrières, permettant ainsi au virus de reprendre sa propagation.

« Nous avons vu des bus bondés d’usagers sans aucune protection, et des passagers de taxis sans bavette. À Oran, selon les données des épidémiologistes, les contaminations viennent surtout des moyens de transport », explique le chef du service pneumologie de l’EHUO.

Un autre aspect est mis en cause : les fêtes de mariages et les enterrements « où beaucoup de monde se massent faisant que fatalement le virus se transmet plus facilement », avance notre interlocuteur.

La chute des températures avec l’arrivée de l’automne est, selon le Pr Lellou, un autre facteur qui favorise la propagation du nouveau coronavirus Covid-19.

« Le virus se propage mieux dans des températures ambiantes basses. On sait que la Covid est détruit à 60° », explique le spécialiste, en estimant qu’il est temps d’agir en faisant respecter les mesures barrières, comme le port du masque et la distanciation physique. Tout réfractaire doit être verbalisé, plaide le spécialiste.

Un hôpital de 240 lits pour accueillir les malades infectés par la Covid-19

Même s’il assure que les personnels de santé sont préparés pour faire face à la deuxième vague, le Pr Salah Lellou réclame l’aide de la population en respectant les gestes barrières, afin de contenir l’épidémie.

« Ce n’est pas une fatalité. On peut contenir cette deuxième vague. Mais à ce rythme et en l’absence de respect des gestes barrières, inévitablement la situation se compliquera davantage », prévient notre interlocuteur.

Pour se préparer à toute éventualité, les autorités locales à Oran ont aménagé un hôpital d’une capacité pouvant aller jusqu’à 240 lits pour accueillir les malades infectés par la Covid-19, selon le Pr Salah Lellou. « Ceci va nous permettre de fonctionner normalement au niveau de l’EHU d’Oran », soupire-t-il.

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