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France : des voix critiquent l’appel à modifier le Coran

France : des voix critiquent l’appel à modifier le Coran

Le recteur de la mosquée de Bordeaux en France, Tareq Oubrou, a critiqué l’appel lancé par des personnalités françaises « contre le nouvel antisémitisme » en France qui serait alimenté par « la radicalisation islamique », rapporte francetvinfo.

« Attribuer l’antisémitisme à l’islam est presque un blasphème, puisque les deux-tiers des prophètes du Coran sont des juifs ! Donc cela ne rime à rien », a affirmé le recteur de la mosquée de Bordeaux.

« Dans la tribune, il est stipulé clairement que le Coran « appelle au meurtre des juifs et des chrétiens » : c’est une erreur monumentale, et d’une violence inouïe. Le Coran n’appelle pas au meurtre ; il appelle au combat des gens qui sont hostiles », a soutenu Tareq Oubrou.

« Attribuer l’antisémitisme à une « génétique coranique » quelconque est une erreur intellectuelle monumentale ; la même erreur que commettent nos jeunes qui n’ont aucune culture religieuse », a dénoncé le recteur. Ce dernier n’a pas été le seul à critiquer le manifeste signé par plus de 300 personnalités françaises, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy et trois anciens Premiers ministres de gauche comme de droite.

Le célèbre journaliste français Claude Askolovitch, de confession juive, a qualifié dans une tribune sur Slate de « glaçant » le texte publié ce dimanche.

« Ce texte est glaçant pour la vérité dont il émane comme pour les mensonges qu’il induit. Il est terrifiant pour ce qu’il rappelle de la vie et de la mort de juifs, ici, depuis le début du siècle; et horrible pour ce qu’il nourrit : une mise en accusation des musulmans de ce pays, réputés étrangers à une véritable identité française, sauf à renoncer à leur dignité », affirme le polémiste.

« Il faudrait donc, pour être à nouveau heureux comme Dieu en France, savoir fustiger l’islam, ne plus dénoncer l’islamophobie, admettre et encourager le « Ma France sans l’islam » de Philippe de Villiers dans Valeurs actuelles, et considérer de bonne République que l’on bannisse le hidjab des rues ? », s’interroge le journaliste.

« La France, par les musulmans, ne sera plus la France. Cette conclusion hante nos débats et le texte. Le perçoit-on ? La défense du juif implique le refus de l’islam. Le propos est habile », dénonce Askolovitch qui dénonce un également un « dangereux syllogisme ».

Philippe Poutou, candidat aux dernières élections présidentielles françaises pour le parti d’extrême gauche Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dont il est le porte-parole, a également critiqué le manifeste, rapporte BFM TV.

Il a évoqué une tribune « en soutien à l’État d’Israël et à Netanyahu », le Premier ministre israélien, et regrette ne pas pouvoir critiquer les choix faits par le gouvernement israélien sans être taxé d’antisémitisme.

« Il y a le danger dans ce texte-là de faire comme s’il y avait un racisme plus grave que l’autre ou plus présent que l’autre », a également critiqué le porte-parole du NPA.

Selon Poutou, il faudrait avant tout « discuter de la lutte contre toutes les formes de racisme », évoquant également les violences contre les Arabes, tout aussi graves et importantes selon lui.

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