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Front social : grèves annoncées et routes coupées dans plusieurs régions du pays

Front social : grèves annoncées et routes coupées dans plusieurs régions du pays

Le front social est en ébullition. À la grève des magistrats s’ajoute des routes coupées et des sit-in de protestations dans plusieurs endroits, et des annonces de grèves dans plusieurs secteurs.

Même si les revendications sont essentiellement d’ordre social, le volet politique n’y est pas absent, comme ce rassemblement dimanche à El Bayedh, réprimé par la police et relayé par les réseaux sociaux, où les protestataires entendaient s’opposer à la visite de la ministre de la Solidarité nationale.

Près de Bouandas dans la wilaya de Sétif, tout comme à Sidi Moussa, dans la banlieue sud d’Alger, ou encore à Bordj El Kiffan, dans l’Est d’Alger, à Bab Ezzouar (Alger) et à Lhota, à l’Est de Bejaia, les routes ont été coupées par des protestataires pour des questions sociales dont celle du logement.

À Bouira, ce sont les enseignants du primaire qui ont organisé un rassemblement devant la direction de l’éducation. Entamée depuis neuf jours, la grève des magistrats se corse davantage après le fâcheux incident de l’intervention des forces antiémeute dans l’enceinte de la Cour d’Oran.

Malgré les regrets exprimés par le ministre de la justice, en annonçant au passage l’ouverture d’une enquête, on a peine à croire qu’une solution sera trouvée dans l’immédiat.

Non seulement, les magistrats exigent désormais le départ de Belkacem Zeghmati, une revendication difficile à satisfaire en raison de ses conséquences dans le contexte actuel, étant un homme clé dans le processus électoral engagé par le pouvoir, mais ils donnent l’impression d’avoir été atteint dans leur dignité, comme le montrent certaines de leurs réactions.

Jusqu’où ira le bras de fer entre les deux parties ? Nul ne peut le prédire. Mais assurément, cette grève, si elle venait à perdurer aura de lourdes conséquences sur la suite des événements.

Alors que le secteur de la justice est paralysé, d’autres grèves sont annoncées à compter de ce mardi. C’est le cas des travailleurs d’une usine de métallurgie à M’Sila ou encore de l’électricité et du gaz et ceux de l’énergie.

Dans un communiqué daté de dimanche, le Syndicat national des travailleurs de l’énergie (SNT énergie), a appelé les travailleurs de toutes les directions de l’énergie et du groupe Sonatrach, à observer une grève nationale du mardi 5 au jeudi 7 novembre 2019.

« Les revendications du peuple algérien s’intensifient et il demande l’intervention de nos secteurs vitaux afin de faire pression sur le régime en place en vue d’une transition démocratique, et dont nous avons tant besoin en tant que travailleurs de l’énergie », a indiqué ce Syndicat.

Au-delà de ce soutien, le syndicat évoque également l’amélioration des conditions de travail des employés. Loin d’être exhaustive, cette simultanéité des actions de protestation, au-delà qu’elle révèle le malaise qui secoue plusieurs secteurs, pourrait traduire l’influence du mouvement populaire sur tous les corps sociaux, comme vient de le prouver, avec éclat et de façon inédite, la grève des magistrats.

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