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Hong Kong : une nouvelle manifestation réunit des dizaines de milliers de gens

Hong Kong : une nouvelle manifestation réunit des dizaines de milliers de gens

Dimanche, une vaste foule, brandissant des pancartes sur lesquelles on lit « Hong Kong libre » et « La démocratie maintenant », a pris la direction du centre financier de la ville. Après dix semaines de contestation, la participation doit permettre de mesurer si le mouvement continue de bénéficier d’un large soutien parmi la population, malgré les scènes de violence des derniers jours et les mises en garde chinoises.

Des dizaines de milliers de manifestants, la plupart vêtus de noir, ont convergé sous la pluie dimanche vers le parc Victoria de Hong Kong, d’où doit partir une nouvelle manifestation contre le gouvernement local. Après dix semaines de contestation, ses organisateurs, issus du Front civique des droits de l’homme, espèrent une réédition des marées humaines qui ont déferlé au mois de juin sur le territoire semi-autonome pour rejeter un projet de loi d’extradition vers la Chine puis exiger la démission de Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif local.

Le parc Victoria a été rapidement saturé et une vaste foule a pris la direction du centre financier de la ville, vers l’ouest. La participation permettra de mesurer si le mouvement de contestation continue de bénéficier d’un large soutien parmi la population hongkongaise après les scènes de violence qui ont marqué ces derniers jours, notamment lors de l’occupation de l’aéroport international Chek Lap Kok, où le trafic a été très perturbé en début de semaine.

Défense des libertés individuelles

Lancé à l’origine contre un projet de loi aujourd’hui suspendu qui aurait autorisé l’extradition de suspects vers la Chine, le mouvement s’est élargi à une défense des libertés garanties dans le cadre du principe « un pays, deux systèmes » qui a présidé à la rétrocession de l’ex-colonie britannique, en 1997. Cette formule marque la souveraineté chinoise sur la « région administration spéciale » tout en garantissant l’autonomie du territoire et son respect des libertés individuelles.

Pour de nombreux Hongkongais, Pékin a resserré son emprise sur le territoire et remet en cause ce principe. La contestation exige aussi la démission de Carrie Lam et une enquête sur les violence policières.

« La démocratie maintenant »

« Les Hongkongais sont fatigués de devoir manifester, c’est vraiment la dernière chose qu’ils veulent », expliquait dimanche matin Jonathan, un étudiant de 24 ans rencontré dans la foule rassemblée dans le parc Victoria.

« Il fait super chaud et il pleut, franchement, venir ici, c’est une torture. Mais, ajoute-t-il, nous devons être ici parce que nous n’avons pas d’autre choix. Nous devons continuer jusqu’à ce que le gouvernement finisse par nous accorder le respect que nous méritons. »

Derrière lui, les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles on lit « Hong Kong libre » et « La démocratie maintenant ». Un très grand nombre sont venus avec des parapluies, pour se protéger de la pluie et rappeler le mouvement de 2014.

Un défi au président chinois Xi Jinping

La contestation en cours constitue la plus grave crise politique qu’ait vécue Hong Kong depuis la rétrocession. C’est aussi un défi lancé au président chinois Xi Jinping d’une ampleur sans précédent depuis son accession au pouvoir, en 2012. Et ce, alors que le Parti communiste chinois se prépare à célébrer le 1er octobre prochain le 70e anniversaire de la fondation de la république populaire.

A mesure que des incidents violents et des débordements émaillaient les manifestations, le pouvoir central chinois a haussé le ton, évoquant des formes de « terrorisme », et son discours musclé s’est accompagné de démonstrations de force, avec mobilisation massive de paramilitaires de la Police armée du peuple (PAP) à Shenzhen, à la frontière avec la « région administrative spéciale » de Hong Kong.

Une mise en garde très claire aux émeutiers de Hong Kong

« Le rassemblement de la Police armée du peuple à Shenzhen a adressé une mise en garde très claire aux émeutiers de Hong Kong », a écrit vendredi l’éditorialiste du Global Times, journal tabloïd appartenant au Quotidien du Peuple, l’organe de presse du Parti communiste chinois.

L’exécutif hongkongais a également mobilisé ses soutiens: samedi, un rassemblement en faveur de la police du territoire a rassemblé 475.000 personnes selon les organisateurs, un peu plus de 100.000 selon la police.


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