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Interdiction de circuler : un casse-tête pour les travailleurs

Interdiction de circuler : un casse-tête pour les travailleurs

Depuis vendredi 10 juillet, les déplacements sont interdits de et vers les 29 wilayas où la situation sanitaire liée au Covid-19 connaît une dégradation, prenant de court ceux qui se trouvaient en déplacement et créant un véritable dilemme pour ceux dont l’activité nécessite de se rendre dans l’une des wilayas touchées par la mesure.

La décision a été prise jeudi lors d’une séance de travail ayant réuni autour du président de la République les ministres concernés, quelques walis, les responsables des corps de sécurité et les membres de la commission de suivi du ministère de la Santé.

Au moment où se tenait la réunion, les annonces de reconfinement se succédaient : après Sétif qui avait décrété la mesure mardi pour 18 de ses communes, toutes les communes de Ouargla, deux d’El Tarf et dix de Tipaza ont été soumises dans la journée de jeudi à un confinement partiel pour une durée de 15 jours.

Après une dizaines de jours de hausse vertigineuse du nombre de cas quotidiens de coronavirus confirmés, il était dans l’ordre des choses que la réunion présidée par le chef de l’État débouche sur des mesures plus fermes, comme l’élargissement du confinement à d’autres localités et l’aggravation des sanctions à l’encontre des contrevenants aux mesures de prévention et de distanciation sociale, mais celle qui a été annoncée au JT de l’ENTV jeudi soir était totalement inattendue.

Elle a d’autant plus surpris que le délai laissé aux citoyens en déplacement pour regagner leurs domiciles était trop court. Les walis, peut-être sur instruction des autorités centrales, ont tenté de rectifier le tir dès la matinée de vendredi en accordant un délai supplémentaire d’une journée pour ceux qui se trouvaient loin de chez eux.

 C’est le cas d’Alger et d’Oran, deux grands centres administratifs et économiques au centre et à l’ouest du pays où se rendent chaque jour des milliers de citoyens des wilayas limitrophes pour des motifs divers.

Des répercussions qui vont au-delà des wilayas concernées

Les autorités ont aussi rassuré quant à la continuité de l’approvisionnement en précisant que l’interdiction de circuler ne concernait pas les véhicules de transport de marchandises, dont les produits alimentaires et agricoles.

Mais il subsiste une catégorie de citoyens à laquelle aucune dérogation n’a été décrétée : ceux qui travaillent sur le territoire d’une wilaya sans y résider. Ils sont nombreux notamment dans les zones frontalières entre les wilayas.

Par exemple, beaucoup d’habitants des communes de l’ouest de Boumerdès (Ouled Haddadj, Boudouaou, Khemis el Khechna, Hamadi, Thénia…) travaillent à Alger ou y tiennent des commerces.

Il en est de même pour ceux de certaines communes de Blida comme Boufarik, Bougara et surtout Bouinan où beaucoup d’Algérois ont bénéficié ces dernières années de logements AADL et autres. À Tipaza aussi, les habitants de Bousmaïl, un grand centre urbain, ne peuvent pas se rendre à Alger en vertu de la nouvelle mesure.

Il semble bien qu’il n’y a pas de dérogation pour les travailleurs, puisque selon des témoignages d’habitants des communes de l’ouest de Boumerdès, ils ne sont pas autorisés à rejoindre leur lieu de travail, bien que leur situation n’est pas difficile à justifier (ordre de mission, carte professionnelle, registre de commerce…).

La décision a été prise dans l’urgence pour faire face à la recrudescence inquiétante de la pandémie, et qu’il y ait des incohérences que des aspects ne soient pas pris en compte, cela se comprend. Il appartient maintenant aux autorités centrales et locales d’apporter les réajustements nécessaires, dans la mesure du possible et en fonction des désagréments constatés sur le terrain.

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