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Karim Younes insiste sur les mesures d’apaisement et se montre prudent sur une présidentielle dans des délais rapides

Karim Younes insiste sur les mesures d’apaisement et se montre prudent sur une présidentielle dans des délais rapides

« Un dialogue serein ne peut cohabiter avec des arrestations pour délit d’opinion ». Karim Younes, membre du panel de personnalités proposées par le Forum civil pour le changement, réitère les préalables avant l’engagement d’un dialogue avec les autorités.

« Les préalables à la conduite d’un dialogue serein et sérieux sont ceux exigés par le mouvement citoyen et l’ensemble de la classe politique, à savoir des signes d’apaisement significatifs, la libération de tous les détenus d’opinion, entre autres… », a expliqué, ce dimanche 21 juillet, l’ancien président de l’APN dans un entretien au Soir d’Algérie.

C’est la deuxième fois en moins de 48 heures que Karim Younes s’exprime sur le sujet. Vendredi, à la fin de la 22e marche contre le régime, l’ancien président de l’APN avait appelé les autorités à libérer tous les détenus d’opinion et à cesser de bloquer les accès à la capitale à l’occasion des manifestations.

« Outre la libération de tous les détenus d’opinion et le respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l’ordre, l’ouverture de tous les accès à la capitale, les jours des marches, aux citoyens de l’intérieur du pays, désireux rejoindre leur capitale est un droit inaliénable », a-t-il écrit dans un communiqué. Alger « est la capitale de tous les Algériens », a-t-il souligné.

Pour Karim Younes, l’appel au dialogue lancé, le 3 juillet, par Abdelkader Bensalah « témoigne de la prise de conscience d’une impossibilité de sortie de crise, sans associer les représentants de la société civile en général (mouvement Hirak et acteurs politiques de l’opposition) ».

Selon lui, « l’initiative d’une démarche de médiation arrive au bon moment pour contribuer à trouver un accord pour une démarche consensuelle, ou, à défaut, majoritaire, afin de permettre à notre pays de retrouver la sérénité et de s’engager dans un processus de démocratisation respectant le choix souverain du peuple ».

Karim Younes ne partage pas les objectifs affichés par le pouvoir concernant l’organisation d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais. « Le pouvoir pense que la sortie de crise passe par une élection présidentielle dans plus brefs délais. Le recours à une instance de dialogue pour tenter de trouver un accord pour une démarche politique consensuelle rejette de fait le caractère urgent de la solution », a-t-il expliqué.

Interrogé sur le slogan « pour un Etat civil et non militaire », très répandu dans les marches à travers le pays, Karim Younes estime qu’il traduit une crainte d’une « militarisation de la société du fait d’une forte présence de l’armée imposée par la conjoncture actuelle ».

Il estime toutefois que l’armée nationale, « qui a toujours occupé une place déterminante dans le système politique algérien (…) ne peut pas être écartée d’un revers de main dans la démarche de sortie de crise même si son chef répète qu’elle ne s’ingérera pas dans la recherche d’une sortie de crise qui doit demeurer du ressort de la société civile et des partis politiques ».

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