La politique migratoire d’Emmanuel Macron sera-t-elle plus dure que celle de ses prédécesseurs ? C’est ce qu’affirme, ce samedi 16 décembre, Le Monde dans un article où il revient sur les mesures prises dernièrement par l’Exécutif dans ce domaine.

« Au fil des jours, la « ligne Macron » devient plus nette et dessine une politique migratoire d’une rudesse sans précédent », souligne  le quotidien qui note un « glissement vers l’option sécuritaire ».

Le Monde évoque notamment une circulaire du ministère de l’Intérieur du 12 décembre qui « instaure la création de ‘brigades mobiles’ envoyées pour contrôler les personnes hébergées dans les hôtels sociaux ». « C’est la première fois, en effet, que le ministère de l’Intérieur met un pied dans l’hébergement d’urgence géré par les affaires sociales », ajoute la même source.  La décision inquiète les associations.

« Le contrôle dans les hôtels sociaux va casser ce lien de confiance établi avec des populations en difficulté dans ces lieux sanctuarisés. Je reste très dubitatif sur les résultats, car les gens auront peur de nous et on risque de renvoyer à la rue des personnes qu’on avait sorties », fait remarquer Bruno Morel, directeur d’Emmaüs Solidarité. Laurent Giovannoni du Secours catholique évoque « un manque criant de pragmatisme ou de réalisme ».

En matière de gestion des flux migratoires, le gouvernement français semble avoir adopté une « stratégie en trois temps », selon Le Monde.

« D’abord ils (Macron et son ministre de l’Intérieur) souhaitent limiter les arrivées en France (…). Ensuite, M. Collomb déploie beaucoup d’énergie pour monter des dispositifs permettant de renvoyer tous ceux qui n’obtiennent pas l’asile. Et, dans un troisième temps, (…) il s’agira de mieux accueillir des réfugiés, qui, de fait, seront bien moins nombreux compte tenu de la politique de dissuasion migratoire appliquée », détaille le journal.