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L’Algérie au cœur d’un réseau mondial de trafic de cigarettes Philip Morris

L’Algérie au cœur d’un réseau mondial de trafic de cigarettes Philip Morris

En plus d’être nocives pour la santé des Algériens, les cigarettes sont aussi mauvaises pour l’image de l’Algérie qui se retrouve au cœur d’un trafic mondial.

Le géant américain de fabrication de cigarettes Philip Morris International (PMI) est accusé de favoriser la contrebande internationale, notamment en France, avec des cigarettes à prix cassés en provenance de ses usines situées en Algérie par la Société des tabacs algéro-émiratie (Staem) depuis 2005.

L’information a été rapportée par le journal hebdomadaire français Le Journal du dimanche (JDD) sur la base de révélations effectuées par un dénommé Raoul Setrouk, dirigeant d’un cabinet d’études suisse. Ce dernier a porté plainte contre Philip Morris International, l’accusant d’organiser une partie du commerce parallèle de cigarettes et de favoriser l’addiction en cassant ainsi les prix, notamment en France.

M. Setrouk affirme notamment que Philip Morris International approvisionne personnellement le marché noir français de la cigarette depuis l’Algérie. « Introduites clandestinement à travers la Méditerranée , ces cigarettes importées illégalement d’Algérie représenteraient 4,5% du marché français, provoquant une perte fiscale de près d’un demi-milliard d’euros par an pour la France ».

En Algérie, c’est la Société de tabacs algéro-émiratie (Staem) qui possède la licence de fabrication des cigarettes de la multinationale américaine qui commercialise la marque Marlboro.

« PMI a intentionnellement et activement inondé le marché algérien de cigarettes bon marché, sachant qu’un flux régulier de ces cigarettes serait revendu en France », affirme la plainte.

Raoul Setrouk s’accuse également lui-même d’avoir fraudé pour le compte de PMI l’embargo commercial américain alors en vigueur en vendant des cigarettes en Libye durant les années 1990.

Philip Morris International a réagi à la plainte en affirmant que les poursuites ont été lancées « indûment » et qu’elles reposent sur des « allégations infondées ». Le géant du tabac dément notamment toute « participation à un commerce parallèle illégal », estimant que « le seul but de ces accusations est de tenter de discréditer PMI en forçant notre entreprise à un règlement monétaire indu au profit de M. Setrouk. »

Evoquant ses cigarettes produites en Algérie inondant le marché français, PMI signale que l’entreprise organise régulièrement des campagnes auprès des passagers des ferries vers la France pour les informer « des quantités maximales pouvant être importées pour la consommation personnelle ».

Ce n’est pas la première fois que Philip Morris International se retrouve au cœur d’un scandale. Le géant des cigarettes a été accusé en 2019 par l’ONG suisse Public Eye de mentir sur le taux de nicotine, de goudron et de monoxyde de carbone contenus dans ses cigarettes vendues en Afrique, notamment au Maroc.

« Les résultats sont clairs : les cigarettes fabriquées sur sol helvétique et vendues au Maroc sont bien plus fortes, plus addictives et plus toxiques que celles que l’on trouve en Suisse ou en France », affirmait Public Eye. « Dans certains cas, les taux mesurés par les scientifiques romands sont supérieurs à ceux affichés par les marques sur leurs paquets », précisait l’ONG.

En réponse, Philip Morris Maroc a affirmé que « toutes les cigarettes sont nocives » et que « les fumeurs ne doivent en aucun cas présumer qu’une cigarette est moins nocive qu’une autre », rapportait le journal français Libération.

« Nous opérons dans le respect des exigences réglementaires applicables et s’il y a un changement de la réglementation, nous allons systématiquement nous y adapter », a précisé la filiale marocaine de Philip Morris, citée par la même source. Selon l’OMS, les décès liés au tabac vont doubler en Afrique d’ici à 2030.

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