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Le Brent a gagné 50% en six mois : pourquoi une telle hausse ?

Le Brent a gagné 50% en six mois : pourquoi une telle hausse ?

Le baril de Brent a franchi il y a quelques jours la barre des 68 dollars, retrouvant son plus haut niveau depuis deux ans et demi. Depuis juin, son prix au plus bas n’excédait pas les 45 dollars, le baril de Brent a augmenté de plus de 23 dollars en l’espace de six mois, soit 51%. Comment expliquer alors cet accroissement ?

La production limitée des membres de l’Opep. Ce serait la principale raison expliquant cette augmentation du cours pétrolier. Cela tiendrait au fait de la décision prise par les membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et leurs partenaires, dont la Russie, de réduire leur production à environ 1,8 million de barils par jour afin de rééquilibrer l’offre et la demande et de soutenir ainsi le prix du cours.

En novembre dernier, ces pays exportateurs ont d’ailleurs prolongé leur accord de plafonnement de production pétrolière jusqu’à fin 2018. « Ce raffermissement du prix du pétrole est le reflet de la politique orchestrée par l’Opep qui respecte ces quotas réduits de production. Au-delà des derniers facteurs géopolitiques, je pense notamment aux récentes tensions en Iran, c’est à mon sens cet accord qui a joué un rôle prépondérant dans cette hausse des prix », explique un analyste financier, contacté par téléphone.

La fermeture de l’oléoduc de Forties. Décembre dernier, dans les eaux de la mer du Nord. Le géant de la pétrochimie Ineos annonce la fermeture de l’oléoduc de Forties après y avoir décelé une fêlure le long du réseau de pipeline. Celui-ci œuvre en temps normal à l’acheminement d’environ 450.000 barils de pétrole par jour, selon les informations du groupe britannique.

Si le réseau est de nouveau en état de marche depuis début janvier, l’incident a eu un impact sur le cours des prix, d’autant plus que cette production sert au calcul de la valeur du prix du baril de Brent, élément de référence pour le pétrole algérien.

Un bon état de santé de l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2018, tablant sur une augmentation de 3,7%. Du côté de la demande pétrolière, l’agence internationale de l’énergie (AIE) prévoyait en 2017 que la demande mondiale augmenterait de 1,5 million de barils par jour.

Quel avenir pour 2018 ? L’AIE a récemment révisé légèrement à la baisse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2018 « en raison d’une météo plutôt clémente et de la hausse des cours. » Elle devrait ainsi ralentir à 1,3 mbj pour atteindre 98,9 mbj. L’AIE se veut toutefois vigilante. « L’équilibre du marché en 2018 ne semble pas aussi solide que certains l’aimeraient », a-t-elle indiqué.

Pour notre expert financier, la situation du cours dans les mois à venir ne lui semble toutefois menacée par aucun risque majeur. « J’ai tendance à penser que les prix vont se maintenir dans une fourchette large de 60 à 80 dollars dans les douze prochains mois. Je ne vois pas de raisons à une baisse significative, même si la hausse a été assez rapide. J’ai du mal à voir des facteurs de hausse soutenue dans la mesure où la production pétrolière américaine s’adapte assez rapidement à l’évolution du prix du pétrole. Sous-entendu, si le pétrole revenait à 75 dollars par exemple, il y aurait très rapidement une hausse du nombre d’appareils de forage en activité aux États-Unis, ce qui se traduirait par un accroissement de la production pétrolière américaine et donc, quelque part, cela mènerait à une correction du prix du pétrole ».

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