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Le procès du journaliste Rabah Karèche s’ouvre à Tamanrasset

Le procès du journaliste Rabah Karèche s’ouvre à Tamanrasset

Le procès du journaliste de Liberté, Rabah Karèche s’est ouvert dans la matinée de ce jeudi 5 août devant le tribunal de Tamanrasset. Plusieurs avocats ont fait le déplacement d’Alger pour assurer sa défense. De nombreux journalistes se sont également rendus dans la capitale du Hoggar pour assurer la couverture du procès.

Rabah Karèche, journaliste correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset, est détenu à la prison de cette ville de l’extrême sud algérien depuis 108 jours. Il a été placé sous mandat de dépôt le 19 avril dernier, au lendemain de la parution de deux articles dans Liberté sur le mécontentement de la population du Hoggar suite à un nouveau découpage administratif adopté par le gouvernement.

Dans ces articles, qui constituent le corps du délit de ce procès, le journaliste avait fait un compte-rendu d’une manifestation à Tamanrasset et donné la parole à des notables locaux.

Rabah Karèche est poursuivi pour « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société », « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et «usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationales ». Mais pour beaucoup d’observateurs, Karèche est poursuivi et emprisonné pour son travail de journaliste.

Début juin dernier, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé dans une interview accordée au magazine français Le Point sur le cas du journaliste de Liberté, estimant qu’il « a joué au pyromane sur un sujet sensible ».

Les avocats de la défense craignent que cette déclaration du chef de l’Etat influe sur la décision des juges.

« Le premier responsable du pays peut impacter la décision des juges, et il faut avouer que nous vivons dans un pays non démocratique et que la justice n’est pas indépendante ni au niveau de la loi ni au niveau de la réalité. L’intervention du premier magistrat dans un dossier qui est en phase de procédure va impacter négativement l’application juste de la loi. Mais nous espérons que les magistrats ne prennent pas ce genre de déclaration de presse et qu’ils appliquent uniquement la loi », a déclaré l’avocat Mustapha Bouchachi à Radio M.

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