Politique

Le professeur Djamel Mimouni placé sous contrôle judiciaire

Le professeur Djamel Mimouni a été placé ce dimanche sous contrôle judiciaire après 48 heures de garde à vue suite à son arrestation ce vendredi à Constantine lors de la 117ᵉ du Hirak, annonce le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Le professeur Mimouni a été présenté ce dimanche devant le procureur du tribunal d’El Ziadia, qui a renvoyé son dossier devant le juge d’instruction. Ce dernier l’a auditionné et placé sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi pour « incitation à attroupement » et « non-respect des décisions administratives », selon la même source.

Le professeur Mimouni a « refusé de signer un engagement sur l’honneur de ne plus prendre part à l’avenir aux manifestations de contestation », selon la même source.

Professeur de physique à l’université Frères Mentouri  (Constantine 1), diplômé de l’université de Pennsylvanie aux Etats-Unis, Djamel Mimouni est vice-président de l’Union Arabe de l’Astronomie et des Sciences de l’Espace (AUASS) et président du comité exécutif de la Société Africaine d’Astronomie.

Il est également président de l’association Sirius, connue chaque année pour apporter des prévisions scientifiques aux observations du croissant lunaire marquant le début et la fin du mois sacré de Ramadan. L’association avait notamment prédit avec succès que le récent Aïr El Fitr aurait lieu jeudi et non mercredi en raison de l’impossibilité de voir le croissant lunaire « tant à l’œil nu qu’à l’aide d’instruments ».

| Lire aussi : Hirak : vague d’arrestations, le FFS dénonce

« Djamel Mimouni est un physicien, pas un criminel« 

Le professeur Mimouni a bénéficié lors de son arrestation du soutien de son confrère et compatriote Noureddine Melikechi. « Toute ma solidarité avec mon collègue le professeur Djamel Mimouni. Djamel est un physicien, pas un criminel. Il a droit à son opinion comme tout citoyen algérien », a dénoncé le professeur Melikechi, soulignant que « la répression et l’injustice ne peuvent pas résoudre un problème qu’elles ont contribué à créer en premier lieu ».

« Le Hirak en demandant un ‘’grand chamboulement’’ a mis le doigt sur les défauts criants d’un système perpétuellement en mode survie, qui ne peut mettre le pays au diapason avec le monde moderne, même à coup de centaines de milliards de dollars des deux dernières décennies, en majeure partie dilapidés, si ce n’est subtilisés », affirmait le professeur Mimouni dans un entretien accordé en mai 2020 au quotidien El Watan.

« Une Algérie aux potentialités naturelles et humaines fabuleuses qui fait bien moins bien que nos voisins et que bien d’autres pays africains. La remise au travail de l’Algérie, son université, après cette crise majeure dont on n’est pas encore sorti, demandera beaucoup de dévouement, d’efficacité et énormément de sacrifices. Cela exige un climat de sérénité et de confiance, gouvernants-gouvernés, étudiants-enseignants », estimait Djamel Mimouni.

Les plus lus