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Les forêts de la wilaya de Tizi Ouzou brûlent : près de 2000 hectares détruits

Les forêts de la wilaya de Tizi Ouzou brûlent : près de 2000 hectares détruits

Après une saison estivale passée dans le calme en 2018, la wilaya de Tizi Ouzou brûle à nouveau. La situation enregistrée depuis le début juin dernier jusqu’à ce week-end, est, certes, loin d’égaler la catastrophe de l’été 2017, mais la population locale redoute toujours le pire.

Selon les chiffres établis par la conservation des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou, quelques 2000 hectares, entre forêts, maquis, broussailles et récoltes ont été réduits en cendres depuis le premier juin. Les pertes causées par ces incendies sont chiffrées jusque-là à 110 millions de dinars, selon la conservation foncière.

Les différents bilans présentés par la Protection civile concernant ces incendies montrent que durant la première quinzaine de ce mois de juillet, le nombre d’hectares ravagés par les flammes a été multiplié par quatre : 559,5 hectares entre le 1er et le 15 juillet contre 150,5 hectares entre le 1er et le 30 juin.

Le nombre d’arbres détruits aussi a doublé puisqu’il est passé de 2165 en juin à 4881 durant la première quinzaine de juillet. En termes de nombre d’incendies, 58 ont été recensés durant la 1ere quinzaine de juillet contre 41 pour tout le mois de juin.

C’est toutefois depuis le début de la seconde quinzaine de juillet que la situation s’est empirée avec des chiffres quotidiens d’incendies qui frôlent les pics enregistrés durant l’été 2017. Par exemple, le 23 juillet dernier, la Protection civile avait fait état de 51 départs de feux dont 18 étaient jugés importants. 15 communes ont été touchées, soit près d’un quart du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou.

Rien que durant cette journée, 127 hectares de végétation et 1500 arbres ont été ravagés par les flammes. Durant la même journée, la Protection civile a été jusqu’à faire usage d’hélicoptères bombardiers d’eau pour pouvoir éteindre un feu déclaré à Tala Guilef, dans le parc national du Djurdjura. C’est la première fois que des moyens aériens sont utilisés pour lutter contre les feux de forêts dans la wilaya de Tizi Ouzou. N’empêche que 30 hectares de chêne vert ont été détruits, selon la Conservation des forêts. Des singes ont été également retrouvés calcinés et asphyxiés suite à cet incendie.

La veille déjà, soit le 22 juillet, la situation était déjà inquiétante avec 45 départs de feux enregistrés dans 13 communes. Durant cette même journée du 22 juillet, plusieurs villages étaient menacés par les flammes. Ils ont été sauvés de justesse grâce à une grande mobilisation des villageois aux côtés de la Protection civile. C’était le cas notamment dans les régions de Bouzeguène, Tigzirt, Illoula Oumalou, Ait Khelili, Mizrana, Tigizrt et Makouda où deux poulaillers ont été, toutefois, ravagés par les flammes.

Le 24 juillet, le nombre d’incendies commençait à baisser avec 23 départs de feux enregistrés mais dont 7 étaient très importants et ont donc nécessité le renforcement des équipes mobilisés en moyens plus importants.

Ce n’est que ce samedi 27 juillet, que le nombre d’incendies a connu une baisse sensible puisque, selon la Protection civile, seulement 4 foyers ont été enregistrés sur tout le territoire de la wilaya. Une baisse qui est, toutefois, loin de tranquilliser la population qui craint de voir se reproduire le scénario cauchemardesque de l’été 2017.

Une situation loin des statistiques de 2017

S’il est vrai que comparativement à l’été 2018, la situation de l’été 2019 en cours peut être qualifiée déjà de catastrophique, puisque il y a une année seulement 41 incendies ont été enregistrés avec une superficie touchée de 109 hectares, l’été en cours est tout simplement loin d’une catastrophe.

Pour rappel, en 2017, rien que durant la période allant du 1er juin au 19 juillet une superficie de 6 276 hectares avait été ravagée par les feux, soit trois fois plus que cet été 2019.

En 2017, les dégâts ont été également estimé à 241 millions de DA alors que cet été, même s’il n’est encore qu’à sa moitié, ils sont de 110 millions DA, selon la conservation foncière. À rappeler également que durant l’été 2017, un mort, 17 blessés, 2261 sinistrés, 79 habitations endommagées, 21 biens entre étables, hangars et poulaillers, plus de 34 000 arbres fruitiers et plus de 113 000 oliviers ont été recensés au titre des dégâts.

Concernant les origines de ces feux, le conservateur des forêts a expliqué que certains de ces incendies sont d’origine criminelle et que 10 cas ont fait l’objet de plaintes depuis le début de cet été. Il a expliqué également que les cas les plus fréquents de ces incendies criminels sont ceux enregistrés sur le littoral où les terrains sont les plus convoités.

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