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Le constat inquiétant de la BNP sur l’économie algérienne

Le constat inquiétant de la BNP sur l’économie algérienne

NEWPRESS

Après avoir laissé filer les déficits budgétaires et extérieurs pour amortir le choc de la chute des cours du pétrole, « le ton semble avoir changé à Alger », estiment les économistes de la banque française BNP Paribas dans une note de conjoncture publiée cet été.

« Le plan de développement 2016-2019, voté en avril 2016 mais publié seulement en avril de cette année, marque certaines évolutions notables, à commencer par la reconnaissance du niveau trop élevé de la dépense publique », indique la BNP Paribas.

L’ajustement de l’économie algérienne -avec l’adoption des premières coupes- a permis d’enrayer la dynamique de dégradation des comptes publics, observe la banque. « Le déficit budgétaire s’est légèrement réduit à 13,7% du PIB en 2016 après avoir culminé à 15,4% en 2015 ».

Coupes budgétaires risquées pour l’économie 

L’Algérie affiche des objectifs très ambitieux pour ses finances publiques, avec un retour à l’équilibre prévu pour 2019. « Pour y arriver, les autorités prévoient de ramener les dépenses publiques à hauteur de 6880 mds DZD en 2017 (43% du PIB) contre 7384 mds DZD (36% du PIB) en 2016 ».

Les autorités veulent ensuite stabiliser les dépenses publiques « via une réforme du système de subventions, la maîtrise de la masse salariale des fonctionnaires et une plus grande sélectivité dans les investissements publics », observe la BNP.

Mais, alerte l’établissement bancaire, le budget 2017 est « fortement restrictif avec des effets potentiellement récessifs sur l’économie ». Bref, ces coupes dans les dépenses publiques constituent une menace dans un contexte où l’économie du pays est déjà fragile, indique Stéphane Alby, l’auteur de ce document.

« En respectant les objectifs fixés par le gouvernement, la croissance économique ne serait que de 1% en moyenne en 2017/2018. Elle pourrait même tomber à 0,3% en 2018 pour le secteur hors hydrocarbures, ce qui ferait non seulement peser un risque sur l’emploi et donc sur le climat social, mais aussi sur la stabilité du système financier ».

Car, si de prime abord, les chiffres de la croissance « traduisent une certaine résilience de l’économie algérienne » (3,8% en 2015 et 3,5% en 2016), ils sont en réalité trompeurs. La croissance hors hydrocarbures (2,9% en 2016) a, en effet, « atteint son plus bas niveau depuis les années 2000 ».

Incertitudes sur les financements à venir

Par ailleurs, « il y a toujours autant d’incertitudes sur la façon dont les autorités vont couvrir les besoins de financements à venir », écrit l’auteur.

L’économiste indique qu’un recours aux marchés financiers internationaux semble exclu, bien qu’il présente « également l’avantage de regonfler les réserves de change ». Selon les prévisions de la BNP, « les réserves de change n’atteindraient plus que 79 mds USD à fin 2018 contre 180 mds USD à fin 2014 ».

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