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Loi de finances et Tamazight à l’école : la colère monte à Béjaïa

Loi de finances et Tamazight à l’école : la colère monte à Béjaïa

Page Facebook/Béjaïa City

La tension continue de monter à Béjaïa depuis le rejet par l’APN d’un projet d’amendement de la Loi de finances 2018, proposé par le Parti des travailleurs et visant à dégager les moyens budgétaires nécessaires à la généralisation progressive de l’enseignement de Tamazight dans toutes les écoles algériennes.

C’est notamment sur les campus et résidences de l’Université de Béjaïa que la protestation est la plus marquée. La plupart des départements sont en grève depuis plus de deux semaines et des marches et rassemblements sont régulièrement organisés par les étudiants.

Les résidents de Targa Ouzemmour ont spontanément organisé une manifestation nocturne hier, samedi 9 décembre, à 21 heures. Ils ont sillonné plusieurs quartiers de la ville avant de se réunir en assemblée générale à une heure du matin. Au même moment, les résidents de plusieurs autres résidences universitaires se sont rassemblés pour scander des slogans contre le rejet par l’APN du projet d’amendement en faveur de la promotion de l’enseignement de Tamazight.

La Coordination locale des étudiants Bgayet (Cleb) qui rassemble les comités des différentes facultés de l’université ainsi que ceux des résidences universitaires, a appelé à une marche de protestation pour ce lundi 11 décembre, à 11 heures. Le cortège de la manifestation devrait partir du campus Targa Ouzemour pour arriver sur la place Saïd Mekbel.

Dans son communiqué paru hier, la coordination des comités étudiants a dénoncé, en plus de la « stigmatisation de Tamazight », la loi de finances « antisociale et antinationale qui réprime les masses populaires les plus défavorisées ».

« C’est une double revendication que nous portons. Nous dénonçons le refus du parlement de financer la généralisation de Tamazight mais aussi la Loi de finances elle-même, car elle comporte des mesures sévères d’austérité. C’est une loi néolibérale, qui donne la priorité aux intérêts du patronat aux dépens du peuple, comme le montre le rejet du projet d’impôt sur la fortune », a déclaré à TSA Hamamouche Lemnouar, membre du comité de rédaction et de communication de la Cleb. Il a aussi précisé que le mouvement appelle à la création d’un « front social contre la Loi de finances de 2018, en s’associant notamment aux travailleurs de l’université et des résidences universitaires ».

Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) prendra part à la marche de demain. « Nous allons organiser une journée de protestation et nous rejoindrons la manifestation à laquelle appelle la coordination des comités d’étudiants pour faire front contre la Loi de finances 2018 », a affirmé Aloui Akli, secrétaire de la section Snapap de la résidence universitaire de Targa Ouzemmour.

Les lycéens ne sont pas en reste de ce mouvement de protestation, plusieurs établissements de la wilaya de Béjaïa ont connu des perturbations. Des lycées de Sidi Aïch, Tazmalt, Akbou, Souk El-Tenine, Aokas et Béjaïa ont connu plusieurs journées d’arrêt d’études pendant lesquelles les lycéens sont sortis dans la rue. Selon la page Béjaïa City, des marches ont lieu ce matin dans plusieurs lycées de la wilaya.

La protestation est aussi visible dans le paysage urbain. Ainsi, les inscriptions en arabe sur la plupart des plaques de signalisation routière des villes et des axes routiers de la wilaya ont été effacées ou masquées en signe de protestation contre le rejet par le parlement du financement de la généralisation de l’enseignement de Tamazight, langue officielle du pays depuis la révision de la constitution de février 2016.

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