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Makri : « Nous avons tout fait pour empêcher le cinquième mandat »

Makri : « Nous avons tout fait pour empêcher le cinquième mandat »

Le MSP a achevé la collecte des signatures pour la validation du dossier de candidature de son président Abderrazak Makri. Sans donner le chiffre exact du nombre de signatures collectées, M. Makri a annoncé, ce lundi 18 février, que son parti « a achevé la collecte des signatures des élus et des citoyens ».

Le programme du candidat à l’élection présidentielle sera exposé mercredi 20 février. « Le rêve algérien » est le slogan choisi par le MSP pour accompagner le programme de son candidat. Ce dernier s’articule autour de trois axes principaux. Un premier axe consacré à « la vision politique et sur comment régler les problèmes de l’Algérie, avec le consensus national comme moyen d’atteindre la bonne gouvernance », un deuxième axe traitant de l’économie et un troisième consacré aux « programmes sectoriels », a détaillé Makri, lors de l’émission TSA Direct.

Amar Ghoul « a saboté » l’initiative du MSP

Le Président du MSP est revenu sur son initiative du report de l’élection présidentielle pour la tenue d’une conférence nationale et d’un consensus politique. « Nous avons tout fait pour qu’il n’y ait pas de cinquième mandat », a-t-il insisté, expliquant  que le but de l’initiative était d’éviter cette éventualité, qui est, selon lui, « un danger pour l’Algérie ».

Pourquoi l’initiative n’a pas abouti ? « Amar Ghoul l’a sabotée », a répondu Abderrazak Makri. Le président de TAJ « avait un plan » et « était missionné », a-t-il affirmé, expliquant que Ghoul « n’a pas le courage d’agir de sa propre initiative ».  L’intervention d’Amar Ghoul et sa récupération de l’idée de report et de consensus formulée par le MSP a refroidi les partis de l’opposition, à en croire Makri. Ce qui a mené à l’échec de l’initiative.

Le plan avait pourtant reçu un accueil favorable aussi bien de la part du pouvoir que par l’opposition, selon Makri pour qui la proposition formulée par Bouteflika dans sa lettre-programme a « enlevé l’essentiel » à sa proposition en n’y faisant pas figurer l’organisation de la conférence par « une commission indépendante ».

Selon M. Makri, le pouvoir était tenté par un report de l’élection et l’organisation d’une conférence en vue de former un consensus national car il « avait peur de la honte du cinquième mandat » et « il avait peur de la situation actuelle et qui peut empirer encore plus », a affirmé le chef du MSP. « Ils étaient conscients que le cinquième mandat allait être refusé et ils ont voulu trouver une autre solution », a-t-il expliqué.

Le vote massif pour faire barrage à la fraude

Que faire maintenant que le président est candidat ? Pour Abderrazak Makri, seul un vote massif des citoyens peut empêcher la fraude. « Si les Algériens votent massivement, ils pourront empêcher la fraude », pense-t-il. Un vote massif, même s’il n’empêche pas la fraude, pourra poser au pouvoir un problème de légitimité et créer un « complexe de représentativité », selon le patron du MSP. « Même s’ils fraudent, lorsqu’ils ouvriront les urnes, ils verront que la plupart des Algériens sont contre eux. Ils auront peur et ils vont être moins hautains ».

Le président du parti fondé par Mahfoudh Nahnah a dénoncé, lors de son intervention, l’utilisation « des moyens de l’État » en faveur du candidat Bouteflika. « Ils utilisent les moyens de l’État à outrance dans la collecte des signatures et pour faire pression sur les gens », a-t-il dénoncé.

M. Makri a également accusé l’armée de ne pas être neutre dans le contexte des élections. « Personne ne peut nous induire en erreur. L’armée fait les équilibres politiques. Depuis sa création, l’armée supervise ces équilibres et la fraude », a-t-il affirmé, en expliquant qu’il ne parle pas de toute l’armée qui est « de notre sang » mais de « ceux qui utilisent l’armée ».

Le MSP prendra part à la réunion de l’opposition

Le MSP prendra part à la réunion de l’opposition, qui se tiendra ce mercredi à l’initiative d’Abdellah Djabellah, dans le but de dégager une position commune aux partis de l’opposition.

« Nous écouterons tout le monde », a affirmé Makri, expliquant que la décision finale ne lui revient pas mais reviendra au « Madjlis Choura », organe consultatif du parti. Il n’écarte pas un retrait collectif de tous les candidats de l’opposition dans le cas où « les moyens de l’État et les institutions de l’État sont utilisés en faveur d’un candidat ».

« Tout est possible en politique. Si tous les candidats se retirent et boycottent, ça sera un coup de maître, un fait politique historique qui fera perdre à ces élections toute légitimité. Si ça arrive, ce sera grandiose et nous le ferons également », a-t-il affirmé.

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