Confronté au refus de l’opposition, laquelle n’a pas caché son hostilité à son initiative, le président du MSP, Abderrazak Makri n’a pas trouvé mieux que de recourir à une espèce de sondage à travers son compte Facebook pour connaître l’avis des citoyens autour de l’élection présidentielle et des diverses options, notamment l’idée du report d’une année qu’il a proposé.
« Loin des rêves naïfs et de la tromperie de la possible tenue des élections présidentielles libres et équitables en 2019 ; compte tenu des choix restreints, de l’impossibilité de changer radicalement les choses et des dangers qui menacent tout le monde, qu’allez-vous choisir entre les options ? », interroge Makri.
Parmi les propositions, il y a bien entendu le « cinquième mandat », « la prolongation du mandat à travers la tenue d’une conférence folklorique, sans consensus et sans réformes », allusion à l’initiative d’Amar Ghoul, « la tenue, comme de coutume, d’une élection truquée susceptible de produire un président aux pouvoirs immenses et une constitution dysfonctionnelle, sans pareil dans le monde » ou « œuvrer pour le report des élections pour une période de transition d’une durée d’une année, à travers un consensus entre le pouvoir et l’opposition et des réformes constitutionnelles, politiques et électorales convenues d’un commun accord », écrit le président du MSP.
« Choisissez, la meilleure (option) », demande le chef de la formation islamiste.
Ce ballon-sonde d’Abderrazak Makri intervient alors que son initiative du report de l’élection assortie de l’engagement d’une série de réformes a essuyé une fin de non-recevoir de la part des partis de l’opposition. L’ex-chef de Gouvernement, Ali Benflis, aujourd’hui président de Talaiou El Houriyet, est opposé au report des présidentielles. Alors que le PT soulève une série d’interrogations autour de cette initiative, tout comme sur celle de TAJ, dont notamment d’en connaître les « auteurs, leur finalité et leur contenu », le RCD et le FFS ont laissé entendre que cette initiative vise à aider le régime à sortir de l’impasse à perdurer.
Dans un entretien accordé à Liberté, l’ex -président de la LADDH, Me Mustapha Bouchachi a estimé que cette initiative (report de la présidentielle) ne sert « ni l’opposition, ni la démocratie et ni le peuple ».
Quant à Mouwatana, il accuse Makri de « perfidie et de double langage ». « La prolongation du mandat présidentiel est tout simplement un attentat à la morale, à l’État de droit, la démocratie et aux intérêts stratégiques du pays. Proposer une prolongation à vie au régime moribond au motif que celui-ci est dans l’embarras est tout simplement trahir l’espoir d’un changement que les Algériens appellent de tous leurs vœux », a écrit Soufiane DJillali dans un communiqué.
La nouvelle sortie de Makri intervient également après des écrits faisant état d’une éventuelle rencontre entre lui et des partis d’opposition. Une rencontre qui n’aura pas lieu, à se fier à certains échos, en raison de la méfiance de nombreux partis à l’égard de leur ancien « partenaire » au sein de la CLTD.
