Dans l’air depuis quelques mois, la candidature de Saïf el-Islam Kadhafi à la présidentielle libyenne du 24 décembre ne fait plus aucun doute.
La Libye s’apprête à tourner la page de 10 ans de crise politique majeure, avec la tenue des élections présidentielles du 24 décembre prochain. La chute du dictateur Mouamar Kadhafi, qui a été tué dans un raid américain en octobre 2011 en pleine révolte populaire, a plongé la Libye dans le chaos. Une guerre fratricide a déchiré ce pays pendant des années.
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D’un côté les troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui bénéficie du soutien des Emirats arabes unis, de l’Egypte, de la Russie et de l’autre, le Gouvernement d’union nationale (GNA) qui était basé à Tripoli. « L’heure est au retour dans le passé. Le pays est à genoux (…), il n’y a pas d’argent, pas de sécurité. Il n’y a pas de vie ici », a-t-il dit au journal américain.
Le maréchal Haftar a tenté de conquérir la capitale libyenne pour asseoir son pouvoir sur l’ensemble de la Libye, mais il a échoué, après l’intervention militaire turque, pour soutenir le GNA.
« Restaurer l’unité perdue »
En octobre 2020, un cessez-le-feu a été signé entre les deux parties, et un processus politique a été lancé pour aboutir à l’organisation d’élections présidentielles en décembre 2021. Un scrutin législatif devait s’y tenir à la même date, avant d’être reporté récemment à janvier 2022.
Dans l’air depuis plusieurs mois, la candidature de Saif el-Islam Kadhafi, 49 ans, ne fait plus de doute. Selon nos sources, elle sera annoncée dans les prochains jours à partir de l’Algérie.
Capturé en 2011 après la mort de son père, Saif el-Islam a été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif, alors qu’il était recherché par la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye pour des accusations de crimes contre l’humanité commis durant la révolte ayant conduit à la chute et la mort de son père en 2011.
Mais le groupe qui le détenait a refusé de le livrer. Saif el-Islam Kadhafi s’est éclipsé après sa sortie de prison en 2017, avant de reparaître en juillet dernier, en annonçant au New York Times son projet de se présenter à la présidentielle libyenne de décembre, pour « restaurer l’unité perdue » de la Libye. Le pays est en effet divisé entre la Tripolitaine (Ouest) et de la Cyrénaïque (Est) où règne le maréchal Haftar.
Saïf el-Islam Kadhafi se positionne comme une alternative aux chefs de guerre, d’un côté le maréchal Haftar, et de l’autre, l’ancien ministre de l’Intérieur du GNA Fethi Bachagha, qui dirige notamment les milices de Misrata, dans l’ouest de la Libye (Tripolitaine). Comme Haftar, Bachagha a l’intention de se porter candidat à la présidentielle du 24 décembre.
