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Réunion de la société civile : « Il y a des divergences sur les mécanismes de la transition »

Réunion de la société civile : « Il y a des divergences sur les mécanismes de la transition »

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Une rencontre de concertation des dynamiques de la société civile a eu lieu samedi 8 juin à Alger. Comment est née cette initiative ?

Abdelouhab Fersaoui, président du RAJ (Rassemblement actions jeunesse). Il faut, de prime abord, signaler que nous en sommes à la 4e rencontre de concertation regroupant les trois dynamiques : le Collectif de la dynamique de la société civile pour une transition démocratique, il y a aussi les dynamiques autour de la Confédération des syndicats algériens, et enfin les dynamiques qui sont autour du Collectif civil pour le changement.

L’idée de ce regroupement vient d’un constat : chaque dynamique a proposé une feuille de route pour une sortie de crise pacifique. On a vu qu’il y a avait beaucoup de points communs notamment la proposition d’aller vers une conférence nationale de la société civile. C’est ainsi qu’on s’est dit qu’il y a urgence à fédérer et capitaliser tout ce travail et de présenter une feuille de route consensuelle sur la base de ces trois feuilles de route et aller vers une seule conférence nationale qui regroupe toutes ces dynamiques en vue d’adopter cette feuille de route pour une sortie de crise pacifique.

Pouvez-vous nous restituer ce qui s’est déroulé hier ?

Tout s’est très bien déroulé. Nous avons assisté à de très bonnes interventions. Nous avons aussi installé une commission de rédaction pour rédiger la feuille de route consensuelle. Hier, la commission a présenté un projet sur la base duquel l’assistance a apporté des remarques, le long de cette journée, dans le but d’enrichir cette feuille de route et la rendre plus claire. Seulement, la commission n’a pas pris en considération beaucoup de remarques importantes émanant des participants. C’est pourquoi nous n’avons pas pu terminer les travaux durant la journée d’hier. Nous avons donc décidé de reporter les discussions. On a levé la séance qu’on a laissée ouverte pour poursuivre la discussion.

Ce n’est donc pas un échec des discussions ?

Il y a eu des divergences sur les mécanismes de la transition mais la question d’aller vers une période de transition et la rupture avec le système est acquise. On a eu différentes propositions sur les mécanismes de transition mais le fait est qu’on n’a pas pu trouver une formule pour élaborer cette feuille de route consensuelle.

Peut-on connaître le contenu de ces propositions ?

Il y a un consensus sur plusieurs points que sont : la nécessité d’aller vers une période de transition, un présidium et un gouvernement de compétences. Il y a aussi eu un débat sur la question de préparation et d’organisation des élections. On a enregistré également un quasi-consensus sur les préalables du dialogue. Il y a eu un débat autour d’une conférence nationale inclusive ainsi que sa durée. Et il y a eu aussi un autre débat autour de la Constitution. Un groupe pense qu’il est très important de réviser la Loi fondamentale avant d’aller vers les présidentielles, et il y a un autre groupe qui dit que la révision de la Constitution peut être laissée pour après les élections présidentielles. Comme vous le voyez, il y a eu plusieurs propositions et c’est pour cette raison qu’on a décidé d’ajourner la discussion.

On peut dire qu’il y a plus de points communs que de divergences…

Nous sommes bien conscients des défis qui nous attendent. Il est important de signaler que le système actuel, notamment durant le règne de Bouteflika, a cassé toutes les médiations qui peuvent exister dans la société. Il a cassé les partis politiques, les associations et les syndicats. Le 22 février a donné ce nouveau souffle au dynamisme de la société, à l’instar de la possibilité de se réunir, de discuter et d’échanger et ce dans la diversité qui peut exister. La force de nos groupes réside dans leurs diversités : il y a des acteurs de différentes idéologies mais il y a cette volonté de travailler ensemble et essayer de faire des compromis.

Il y a également cette volonté de mettre le mouvement au-dessus des différences qui peuvent exister. Aujourd’hui, le consensus est dans la rue. Les citoyens rejettent le système, refusent les élections avec les symboles de ce même système et réclament une période de transition et la rupture d’avec celui-ci. Notre priorité consiste à traduire ces slogans et ces revendications qui sont dans la rue en une feuille de route pour une sortie de crise.

Je considère donc que les 4 réunions de concertations que nous avons tenues jusqu’à aujourd’hui, avec toutes ces dynamiques dans leur diversité, est un acquis à préserver. Même s’il y a des divergences je trouve ça tout à fait normal l’essentiel est qu’on s’est mis d’accord en vue de poursuivre la discussion et trouver un consensus. C’est une responsabilité historique et nous n’avons pas le droit de décevoir le peuple algérien.

Pensez-vous parvenir à un consensus d’ici le 15 juin date de la tenue de la conférence nationale de la société civile ?

Il faut savoir que la date du 15 juin, lorsque nous l’avions proposée ce fut un défi. On savait très bien que la date du 15 était très proche. Néanmoins, si les conditions sont réunies d’ici à là on tiendra cette rencontre. Le cas échéant, ce pourrait une première rencontre nationale qui serait suivie par d’autres. Il est vrai que nous avons rendu publique la date du 15 juin mais, pour nous, la priorité c’est de construire et de réaliser un consensus entre nous. Nous ne sommes pas conditionnés par des dates ni par un agenda du pouvoir. Nous comme en train de construire un processus et cela prendra le temps qu’il faudra, l’essentiel c’est de sortir avec du concret qui traduise le maximum possible les aspirations du peuple algérien.

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