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​Journée de l’étudiant : le texte intégral du message de Bouteflika

​Journée de l’étudiant : le texte intégral du message de Bouteflika

Le président Abdelaziz Bouteflika a adressé, samedi à l’occasion du 62e anniversaire de la Journée nationale de l’Étudiant (19 mai 1956), un message dont voici la traduction du texte intégral:

« Mesdames, Messieurs,
C’est avec une immense fierté que nous célébrons aujourd’hui la Journée
nationale de l’étudiant que l’Algérie a érigé en tradition pour commémorer
une autre glorieuse page de notre lutte pour l’affranchissement du joug
colonialiste.
Cette date est pour la nation algérienne l’occasion de témoigner toute sa
reconnaissance et sa gratitude à ces étudiants et lycéens qui, mus par un
nationalisme plus fort que leur soif de savoir, ont fait prévaloir la
dignité et la liberté de l’Algérie, en décidant le 19 mai 1956, de quitter
les bancs de l’université et du lycée pour rejoindre, en moudjahidine, les
rangs de la Révolution, à travers les quatre coins du pays, pour la
libération de la patrie de l’oppression coloniale.
Ils ont abandonné les classes et les plumes pour les maquis et les armes
en réponse à l’appel du devoir national, résolus et déterminés, à mettre
fin à l’ère de l’oppression, de l’injustice, des tortures et de
l’exploitation auxquels a été soumis leur peuple. Leur sursaut a été un
tournant décisif dans le processus de la Révolution grâce à leur apport en
connaissances et compétences scientifiques, leur lutte et leur bravoure au
champ d’honneur et leurs performances aux plans diplomatique, politique,
médiatique et culturel.
Ce soulèvement révolutionnaire des étudiants algériens, avec autant de
détermination et de ténacité et sans se soucier de ses conséquences sur
leurs intérêts personnels, est l’illustration éloquente du degré de leur
nationalisme, maturité politique et profonde conviction des valeurs
d’honneur et de grandeur. Avec ferveur, ils ont rejoint les rangs de
l’Armée de libération nationale (ALN) et intégré la lutte armée dans les
villes et les campagnes, sacrifiant leurs études, leurs ambitions et
aspirations personnelles car profondément convaincus qu’une vie de dignité
et de fierté était incompatible avec la soumission et l’asservissement et
que le sentiment d’appartenance à la patrie passait par l’accomplissement
du devoir pour le recouvrement de sa liberté et de sa souveraineté, quel
qu’n soit le sacrifice.
Nous nous inclinons, aujourd’hui, avec respect et révérence à la mémoire
de ces enfants de l’Algérie, étudiants ou lycéens, tombés en martyrs au
champ dÆhonneur ou sous la torture d’un colonialisme brutal pour que vive
l’Algérie et pour que son peuple profite de la liberté et de
l’indépendance.
         Mesdames, Messieurs,
La célébration, le 19 mai de chaque année, de la journée nationale de
l’étudiant, nous l’avons voulue une commémoration de la mémoire de tous ces
valeureux jeunes et une source de fierté et d’inspiration pour les
générations, présente et future, contribuant à l’approfondissement de
l’amour de la patrie et de  l’attachement à son unité et sa souveraineté.
Les étudiants d’aujourd’hui savent, tout autant que ceux d’hier, comment
puiser de ces valeurs, auxquelles leurs prédécesseurs ont cru, pour
concrétiser les espoirs fondés sur eux et bâtir un présent et un avenir de
prospérité et de stabilité.
Ils savent que la préservation de l’Algérie est un devoir pour tout un
chacun et que la seule voie d’y parvenir est l’acquisition du savoir et
l’abnégation et le dévouement dans sa matérialisation sur le terrain pour
lui permettre de bénéficier, elle aussi, des sciences et des connaissances
modernes et d’occuper la place qui lui sied dans le concert des Nations. Et
c’est ainsi que sera concrétisé le rêve des Chouhada et l’esprit de la
Déclaration du 1er Novembre 1954.
Mesdames, Messieurs,
En cette date historique, l’Algérie se doit de méditer son parcours dans
le domaine de la diffusion des sciences et du savoir depuis le recouvrement
de la souveraineté nationale.
Avec à peine 500 étudiants en 1962, notre pays compte, aujourd’hui, près
de deux millions d’étudiants et d’étudiantes à travers des universités, des
centres universitaires et des écoles supérieures dans toutes les wilayas.
Et alors que le nombre des enseignants universitaires ne dépassait pas les
dix au lendemain de l’indépendance, l’Algérie recense, à présent, quelque
100.000 enseignants et assistants encadrant nos structures universitaires
dans toutes leurs configurations.
Parallèlement, l’Algérie veille à assurer des oeuvres universitaires à la
majorité de ses étudiants et étudiantes et à mobiliser des milliards de
dinars annuellement pour le financement de la recherche scientifique au
niveau universitaire.
A travers cette évaluation succincte, nous tenons à saluer les générations
de diplômés de l’université algérienne, tout au long des décennies, pour
leur contribution qualitative à l’édification de l’économie nationale et à
l’encadrement de l’Etat algérien contemporain et leur apport dans
l’édification d’une Armée nationale populaire, moderne dans ses méthodes et
capacités et fidèle à l’esprit et à la lettre de l’Armée de libération
nationale (ALN).
En effet, si l’Algérie a connu un saut qualitatif dans sa construction et
son développement grâce aux bras de tous ses enfants, nous devons
reconnaître également le rôle prépondérant de lÆélite intellectuelle,
promue de l’université algérienne.
Mesdames, Messieurs,
Comme toutes les haltes historiques exigent de méditer l’exemple des
prédécesseurs et d’en tirer des messages à l’adresse des générations
futures, je voudrai à l’occasion de la journée nationale de l’étudiant,
adresser quelques uns aux étudiants de notre pays.
Le premier est celui de saisir l’opportunité que leur offre leur pays
d’acquérir le savoir en veillant à ne perdre aucun moment de leur parcours
estudiantin au service de l’avenir de leur pays.
L’école et l’université ne sont ni un terrain de conflits, ni un espace
d’intérêts, d’idéologies ou de compétition politique. Tout un chacun doit
respecter le campus universitaire d’autant qu’il s’agit de l’avenir de nos
générations futures. Nos étudiants et étudiantes parmi les différentes
couches de notre peuple doivent rendre, aujourd’hui, grâce à Dieu pour ce
que l’Algérie a pu leur assurer dans un contexte difficile et contribuer,
par leur abnégation, à préparer de meilleures conditions aux promotions
suivantes dans une Algérie qui réalise davantage de progrès.
C’est là le propre de la succession des générations au service de la
patrie, partant des générations de la libération à celles de l’édification.
Mon deuxième message à nos enfants, étudiants et étudiantes, est un appel
à la sacralisation du travail en vue de répondre aux besoins de notre pays
dans tous les domaines et garantir son développement continu.
De nombreux domaines économiques, tel que l’agriculture et l’industrie par
exemple, sont en quête de compétences et de connaissances alors que nous
enregistrons, avec regret, l’existence du chômage dans les rangs de nos
diplômés universitaires. Mettons, donc, à profit tout le potentiel de notre
système de formation pour offrir à ces diplômés universitaires des
opportunités du recyclage, à l’instar des autres pays du monde.
Mon troisième et dernier message, je l’adresse à ceux qui sont en charge
de notre système universitaire.
Autant nous somme en droit de nous enorgueillir du niveau atteint par
l’université algérienne en termes de progrès qualitatif et de contribution
efficiente de ses diplômés au développement du pays, autant nous devons
veiller à mettre notre université au diapason de l’évolution accélérée des
sciences dans le monde d’aujourd’hui.
Nous disposons de suffisamment de structures et d’encadrement pour nous
fixer comme objectifs légitimes, l’intégration davantage de technologies,
la promotion des branches des sciences exactes, l’ouverture sur les langues
étrangères et la coopération avec les autres universités du monde pour
garantir à l’université algérienne une place dans ce nouveau siècle.
Certes, des voix pessimistes et subversives s’élèvent, de temps à autre,
pour dénigrer injustement l’université algérienne et ses résultats humains,
mais la meilleure réponse à leur apporter est la place qu’occupent les
nombreux diplômés de nos universités, qui ont fait le choix de
l’émigration, dans les pays occidentaux
Mesdames, Messieurs,
Ma conviction est que la génération d’aujourd’hui est le prolongement
naturel des générations d’hier et que ceux qui se sont sacrifiés pour
l’indépendance, la liberté et gloire de l’Algérie, en abandonnant les bancs
des études, se comptent aujourd’hui par milliers dans l’Algérie
Indépendante.
Cette conviction est confortée par la preuve palpable qu’a fournie la
jeunesse algérienne, y compris des étudiants universitaires, durant la
tragédie nationale à travers de lourds sacrifices pour que l’Algérie
demeure debout, indépendante et unie de nouveau grâce à la Réconciliation
nationale.
Je saisi cette occasion pour exhorter nos étudiants et étudiantes à
s’inspirer de ces glorieux aïeux et héros pour se mobiliser, à leur tour,
afin d’acquérir le savoir et contribuer à l’édification continue de
l’Algérie de la fierté et de la dignité ». (APS)
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