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​Réserves de change : Makri s’​​emmêle les pinceaux

​Réserves de change : Makri s’​​emmêle les pinceaux

Abderrazak Makri, Facebook / Abderrezak Makri
Abderrazak Makri, président du MSP

Abderrazak Makri, président du MSP, a publié, mercredi 17 mai, un texte dans lequel il critique la politique économique du gouvernement qu’il accuse de mauvaise gestion. Mais dans son argumentaire, le leader islamiste a surtout fait étalage de son ignorance des finances publiques.

En effet, Makri accuse le gouvernement d’avoir eu recours « aux réserves de change » pour financer le déficit du trésor. Le chef du MSP fournit même des chiffres : 6 milliards de dollars en 2014, 34 milliards en 2015 et 30 en 2016. Avant de s’alarmer : à ce rythme, les réserves de change vont s’épuiser et provoquer la faillite de l’État.

Visiblement, Abderrazak Makri confond les réserves de change avec le Fonds de régulation des recettes (FRR). Ce dernier, constitué du différentiel entre le prix réel du pétrole et le prix prévisionnel retenu dans les Loi de finances, a effectivement servi à combler le déficit du trésor. C’était d’ailleurs un peu son rôle.

Mais les réserves de change n’ont aucun lien ni avec la gestion des déficits, ni avec l’éventuelle faillite de l’État. D’ailleurs, elles sont à un niveau élevé et fondent à un rythme ​qui est ​loi​n​ d’être alarmant : elles sont passées de 114 milliards de dollars fin 2016 à 109 milliards en février 2017, selon les derniers chiffres de la Banque d’Algérie.

Sauf que les réserves de change n’ont qu’un seul rôle : permettre le paiement des importations, aussi bien du privé que de l’État. Mieux : leur équivalent en monnaie nationale est déjà en Algérie. En effet, pour chaque dollar ou euro encaissé à l’étranger dans le cadre des exportations, la Banque d’Algérie crée son équivalent en dinar. Inversement, pour chaque dollar ou euro dépensé à l’étranger dans le cadre des importations, l’équivalent en dinar est « détruit ».

En conclusion, les réserves de change ne peuvent en aucun cas être utilisées par l’État pour combler son déficit. C’est un non-sens.

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