Direct Live Search
Search

« 5ᵉ colonne, retourne chez toi » : les Franco-Algériens pris pour cible

La députée écologiste d’origine algérienne, Sabrina Sebaihi, dénonce la stigmatisation des Algériens de France dans un climat de grave crise entre Alger et Paris.

« 5ᵉ colonne, retourne chez toi » : les Franco-Algériens pris pour cible
Sabrina Sebaihi dénonce l’amalgame qui est fait entre musulmans, islam, islamistes et terroristes / Source : Twitter Sabrina Sebaihi pour TSA
Merzouk A
Durée de lecture 2 minutes de lecture
Suivez nous sur Google News
Suivez nous Google News
Temps de lecture 2 minutes de lecture

La diaspora algérienne en France paye très cher les retombées de la crise entre la France et l’Algérie. Le racisme anti-algérien, dont sont victimes chaque jour les membres de la communauté algérienne, est de plus en plus banalisé.

Dans un entretien accordé à l’association Union Algérienne, qui défend les intérêts des binationaux auprès des institutions françaises, la députée franco-algérienne, Sabrina Sebaihi revient sur ce climat d’incertitude et de racisme qui touche cette catégorie de citoyens en France.

A lire aussi : OQTF confirmée pour une famille algérienne installée en France depuis 2018

Ils veulent faire des binationaux Algériens « des ennemis de l’intérieur »

Selon elle, « tout est imbriqué » avec la crise entre Paris et Alger qui a éclaté fin juillet 2024, après la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. Et en tant que députée binationale franco-algérienne, « à chaque fois qu’on tente d’aborder certains sujets, c’est extrêmement compliqué et encore plus quand il s’agit des sujets qui touchent à l’Algérie ». « Ce qui revient souvent, c’est cette notion de cinquième colonne », explique Sabrina Sebaihi.

A lire aussi : Consulats d’Algérie : avis important aux jeunes de la diaspora

Pour elle, certains courants en France, dont ceux de la droite et de l’extrême droite, veulent faire des binationaux algériens « des ennemis de l’intérieur ». Une situation qui fait naître des remarques racistes graves. « La deuxième remarque qui revient souvent, c’est retourne chez toi, tu n’es pas Française, remigration … ».

Sur chaque poste qu’elle publie sur les réseaux sociaux, ces remarques, devenues omniprésentes même dans la rue et sur les plateaux de certaines télévisions, inondent l’espace des commentaires.

A lire aussi : Crise France-Algérie et titres de séjour : « pourquoi prend-on les gens en otage ? »

La stigmatisation des Franco-Algériens « est une réalité, parce que pour une certaine catégorie de la classe politique et de certains citoyens qui votent à l’extrême (droite) dans notre pays, soit on est Français, soit on est Algériens. On ne peut pas être binational, il faudrait choisir », regrette la parlementaire écologiste.

Pourtant, elle estime que la deuxième et troisième génération de l’immigration algérienne en France peut « traiter les questions mémorielles de manière totalement dépassionnée, car on fait partie d’une génération qui n’a connu ni la colonisation ni la guerre d’indépendance. C’est donc plus facile pour nous que pour d’autres ».

« Lorsqu’ils parlent des musulmans, ils pensent directement aux Algériens »

À propos du climat de l’islamophobie, la députée explique qu’au moment où des débats stériles sont lancés, « la haine de l’islam en France a tué », en citant notamment le cas de Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée en avril dernier.

« Pendant que nous étions en train d’expliquer qu’il y avait un climat insupportable d’islamophobie en France, on a eu droit à un débat sur : est-ce qu’il fallait utiliser le terme islamophobie ou pas… Mais la réalité, c’est que la haine de l’islam ou la haine du musulman a tué », dénonce-t-elle.

De plus, Sabrina Sebaihi dénonce l’amalgame qui est fait entre musulmans, islam, islamistes et terroristes. « Pour eux, c’est la même chose ». Ainsi, lorsque l’on ne peut pas attaquer les Algériens et les Maghrébins, « on passe à l’islam. Une manière d’attaquer toujours les mêmes ». Lorsque l’on parle de l’islam et des musulmans en France, Sabrina Sebaihi indique qu’ils ne pensent pas aux Indonésiens, par exemple. « C’est pourtant le pays qui compte le plus de musulmans. Ils pensent plutôt directement aux Maghrébins, essentiellement aux Algériens ».

SUR LE MÊME SUJET :

France : pourquoi une avocate franco-algérienne a déposé plainte contre Retailleau

Lien permanent : https://tsadz.co/py2uq

TSA +