
L’accord franco-algérien de 1968 suscite une levée de boucliers en France. Alors que la droite et l’extrême droite réclament son abrogation, le président Emmanuel Macron a pris position ce vendredi sur ce dossier qui représente l’un des éléments de la crise entre l’Algérie et la France.
En visite d’État au Portugal, le président français a rompu le silence sur la crise entre la France et l’Algérie qui va entamer samedi 1er mars son 8e mois.
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La dernière fois que Macron s’est exprimé sur les graves tensions entre les deux pays, c’était le 6 janvier quand il a estimé que l’Algérie se « déshonorait » en maintenant en détention un homme malade, en parlant de Boualem Sansal.
L’écrivain franco-algérien a été arrêté le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger. Il a été ensuite placé sous mandat de dépôt et poursuivi pour atteinte à l’intégrité nationale, après ses déclarations quelques jours plutôt, dans un média d’extrême droite, où il a remis en cause les frontières de l’Algérie.
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Macron : « On ne va pas dénoncer l’accord de 1968 »
À Porto, le président Macron a réclamé, une nouvelle fois, la libération de Sansal, et a évoqué l’accord de 1968 qui régit l’immigration algérienne en France. « On ne va pas dénoncer de manière unilatérale les accords de 1968. Cela n’a aucun sens », a-t-il dit, en révélant qu’il a évoqué le sujet avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune lors de sa visite en août 2022 en Algérie. « Pour ce qui est des accords de 1968, nous avions, avec le président Tebboune, nous-mêmes envisagé, a l’été 2022, de les rouvrir pour les moderniser. Parce qu’il y a beaucoup de choses qui doivent être faites de part et d’autre sur ces accords, sur lesquels il y a beaucoup de commentaires, parfois d’ailleurs factuellement faux », a-t-il dit.
Le chef de l’État a ajouté que les premiers ministres algérien et français « avaient eux mêmes poursuivi cette déclaration que nous avions faite pour ouvrir ce travail. »
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Mercredi, le gouvernement français a donné un délai d’un mois à six semaines à l’Algérie pour réviser l’ensemble des accords sur l’immigration qui lient les deux pays, faute de quoi, ces accords « seront dénoncés. »
Selon le président Macron, l’accord de 1968 n’est pas concerné par cet ultimatum. Il s’agit plutôt de l’accord de 1994.