
Surenchère en France dans le dossier de la crise avec l’Algérie. Après le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, celui de la Justice Gérald Darmanin plaide lui aussi pour le « rapport de force ».
Après une éphémère accalmie début avril, les tensions entre Alger et Paris ont repris suite à l’arrestation et l’incarcération en France d’un agent consulaire algérien.
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L’Algérie a rétorqué par l’expulsion de 12 fonctionnaires du ministère de l’Intérieur exerçant à l’ambassade et dans les consulats de France. Les autorités françaises ont pris une mesure similaire le 16 avril, expulsant le même nombre d’agents consulaires algériens et rappelant l’ambassadeur de France à Alger.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a rencontré, mardi 22 avril, les agents expulsés par l’Algérie. Le lendemain, mercredi, il a assuré sur BFMTV et RMC que les choses n’avancent pas, soulignant notamment que « chaque jour, ou quasiment chaque jour, l’Algérie nous renvoie des individus, des OQTF qui sont documentés et qu’elle devrait accueillir en droit sur son territoire ».
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Ce jeudi, Gérald Darmanin lui a apporté son soutien. « J’imagine la pression qu’il y a sur le ministre de l’Intérieur (…) et je le soutiens dans ce rapport de force », a déclaré le ministre de la Justice sur France Info.
Gérald Darmanin plaide à son tour pour le « rapport de force » avec l’Algérie
« Ce qui marche, c’est le rapport de force », a insisté le ministre qui a des origines algériennes, précisant que « ce rapport de force, il est long, il ne correspond pas à quelques semaines ou quelques mois, c’est parfois quelques années ».
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Darmanin a toutefois souligné que « c’est difficile », car la France a d’autres intérêts avec l’Algérie, des intérêts économiques, mais aussi la lutte contre le terrorisme. « L’Algérie, c’est le seul pays qui nous aide contre l’islamisme radical », a-t-il reconnu.
Mercredi, Bruno Retailleau avait repris ses attaques et son ton comminatoire contre l’Algérie. « Si on en reste là, je n’imagine pas qu’on ne puisse pas prendre de nouvelles mesures (…) Si ça ne bouge pas, je pense qu’on ne pourra pas en rester là », a-t-il dit, indiquant que « la prochaine étape » pourrait être la remise en cause de l’accord algéro-français de 2013, portant exemption réciproque de visa pour les porteurs d’un passeport diplomatique.
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