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Maroc : la CAN 2025 en danger, Mohamed VI ignore la contestation

Le roi Mohammed VI continue d’ignorer la contestation de la jeunesse marocaine, malgré un bilan lourd. La CAN 2025 est en danger.

Maroc : la CAN 2025 en danger, Mohamed VI ignore la contestation
Les manifestations se poursuivent au Maroc | Par SmallWorldProduction / Adobe Stock pour TSA
Riyad Hamadi
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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La contestation en cours au Maroc cible particulièrement la coupe du monde 2030, mais aussi la prochaine coupe d’Afrique des nations prévue en décembre et janvier prochains au Royaume de Mohamed VI.

Les jeunes du mouvement GenZ 212 ne veulent pas de tournois prestigieux et coûteux dans leur pays alors les services publics laissent à désirer et les inégalités se creusent d’année en année. Pendant ce temps, le roi se confine dans un silence qui n’a rien de nouveau.

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La contestation se poursuit

Les émeutes qui ébranlent plusieurs grandes et petites villes du Maroc en sont maintenant à leur huitième jour, avec un bilan lourd en saccage d’édifices publics, arrestations et blessures.

En outre, trois manifestants ont trouvé la mort sur des tirs à balles réelles des gendarmes. Après une semaine d’actions de rue non-stop, le mouvement ne montre pas des signes d’essoufflement et les observateurs se demandent déjà jusqu’où iront les jeunes dans leur détermination.

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Les interrogations tournent aussi autour du sort des tournois majeurs de football pour lesquels le royaume a dépensé des sommes colossales qui ont fini par outrer sa jeunesse.

Surendetté, le Maroc s’est en quelque sorte lui-même piégé en tenant coûte que coûte à organiser les deux compétitions footballistiques. Rien que dans les stades, il a déjà dépensé près de 1,5 milliard d’euros. Celui de Casablanca a coûté 470 millions et la rénovation de six autres a nécessité près d’un milliard. Et ce n’est que le début.

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La coupe du monde que le Maroc organise conjointement avec l’Espagne et le Portugal est encore loin, dans cinq ans, mais la CAN-2025 risque sérieusement d’être remise en cause si le mouvement venait à durer dans le temps.

Le tournoi débute le 21 décembre prochain, c’est-à-dire dans un peu plus de deux mois et demi. Pour le moment, la question de l’annulation ou du réaménagement de la compétition n’est pas à l’ordre du jour, ni au niveau des autorités marocaines ni à celui de la Confédération africaine de football (CAF).

Deux scénarios possibles

Il est évident que la CAN ne pourra pas se tenir dans un pays en ébullition, ou qui sort à peine d’une période d’instabilité et d’émeutes. De ce fait, chaque jour de plus que durera la contestation mettra une grande pression sur les autorités et sur l’instance africaine.

Le palais royal et le gouvernement, qui ont beaucoup misé sur les retombées de cette politique de prestige et de soft power par le sport pour justement tenter de masquer leurs échecs sur le plan politique, économique et social, ne peuvent pas se permettre l’affront d’une annulation ou même du report de la CAN.

Une telle éventualité risque de donner à réfléchir à la FIFA qui a encore cinq ans pour reconsidérer la co-organisation de la Coupe du monde 2030 dans deux continents.

Cette pression qui pèse sur les autorités marocaines pourrait se traduire par deux scénarios possibles. Le premier est celui d’une répression encore plus violente pour en finir vite avec le mouvement, avec toutefois un énorme risque de dérapage incontrôlable.

La seconde option qui s’offre au pouvoir marocain est celle du dialogue et de la satisfaction des revendications de la rue. Mais, sur ce point, cela semble mal parti.

Mohamed VI, un roi qui ignore son peuple

Si le chef du gouvernement Aziz Akhannouch multiplie les déclarations apaisantes, le détenteur du pouvoir réel, lui, ignore complètement la contestation.

Après huit jours d’émeutes sanglantes, Mohamed VI n’a toujours pas pris la parole publiquement. Même pas un mot de compassion avec les familles des trois manifestants tués par les forces de l’ordre. Un silence qui n’a rien de nouveau ni de surprenant.

Habitué des vacances interminables au Maroc ou à l’étranger, le roi n’est pas connu pour sa célérité à réagir lorsque son royaume traverse des périodes difficiles.

En septembre 2023, alors qu’un séisme dévastateur a frappé la région du Haut Atlas et fait près de 3000 morts, Mohamed VI a mis plus de 24 heures pour interrompre ses vacances en France et plusieurs jours pour faire sa première apparition à la télévision.

Les Marocains retiennent qu’il ne s’est pas rendu dans les villages sinistrés, se contentant d’un déplacement à Marrakech, aux abords de la zone touchée.

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