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Quatre stars de la musique algérienne racontent leurs rencontres avec la diaspora

Les artistes algériens attirent la foule quand ils se produisent à l’étranger. Lamia Ait Amara, Lila Borsali, Ali Amrane et Samir Toumi expliquent les raisons

Quatre stars de la musique algérienne racontent leurs rencontres avec la diaspora
La diaspora algérienne à l’étranger ne boude pas son plaisir pour aller applaudir un artiste de chez eux. | ID 32768231 © Serban Enache | Dreamstime.com
Kenza Adil
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Ils accourent par centaines dès qu’un chanteur algérien est à l’affiche en France, au Canada, au Qatar, en Angleterre, en Belgique…

La communauté algérienne à l’étranger ne boude pas son plaisir pour aller applaudir un artiste de chez eux. L’occasion de retrouver « rihet lebled », d’échanger avec ses compatriotes et de profiter d’une ambiance qui leur rappelle leur pays d’origine.

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De leur côté, les artistes algériens sont très heureux de rencontrer le public de la diaspora. Invités par des organisateurs privés algériens, ils se produisent sur scène un peu partout.

Lamia Aït Amara, Lila Borsali, Ali Amrane et Samir Toumi livrent à TSA leurs témoignages sur cette extraordinaire connexion avec leur public de la diaspora algérienne.

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Lamia Ait Amara : « Entendre les youyous fuser de la salle, m’électrise ! »

Engagée dans la transmission du patrimoine musical, Lamia Ait Amara, chanteuse andalouse, anime des concerts en Algérie et à l’étranger.

Elle est également à la tête d’une école d’enseignement artistique. L’artiste saute souvent d’un avion à l’autre pour aller à la rencontre de son public sous d’autres cieux.

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« Dernièrement je me suis produite au Qatar, à Paris et à Montpellier. A chaque fois que je suis sur scène, face au public algérien, la magie opère. Entendre les youyous fuser de la salle, m’électrise ! J’ai carrément la chair de poule.  Les Algériens qui viennent à mes concerts recherchent ‘rihet lebled’.  Il y a une sorte de nostalgie, un fil à la patte qui les relie à leur pays d’origine. Ils viennent parfois de très loin pour partager ces moments avec les artistes algériens », explique-t-elle.

Le 1er novembre prochain, Lamia Aït Amara s’envolera pour le Canada où elle se produira au théâtre « Le National » de Montréal.

 « C’est la première fois que je rencontrerai le public algérien au Canada. J’ai la phobie des avions alors passer 9 heures entre ciel et terre, est une gageure pour moi (rires). Toutefois, l’idée de retrouver mon public, me donne la force de surmonter ma peur de l’avion !», affirme-t-elle.

Lila Borsali : « J’ai constaté un véritable engouement de la diaspora »

Lila Borsali, chanteuse du répertoire andalou, boucle souvent sa valise pour aller à la rencontre de ses fans à travers le globe.

« France, Canada, Espagne, Suisse, Jordanie, Qatar, Tunisie, Belgique et bientôt l’Angleterre, mes rendez-vous avec la communauté algérienne à l’étranger sont inscrits dans mon agenda. J’ai constaté un véritable engouement de la diaspora pour tous les artistes algériens qui montent sur scène.  Cet intérêt pourrait être lié à un sentiment de nostalgie, mais personnellement je pense que cela va au-delà du seul moment d’émotion que cela peut provoquer. À mon sens, on est dans une sorte d’articulation de l’Ailleurs, celui en fait de leur quotidien, il y aurait presque une re-découverte du patrimoine culturel d’origine. »

Star de la musique andalouse, Lila Borsali ressent une communion particulière avec ses fans algériens résidant à l’étranger.

 « En ma qualité d’artiste, je suis toujours très heureuse d’avoir un public quantitativement important, et surtout qualitativement appréciable. Ce retour en force vers tout ce qui vient de notre pays est également source de fierté pour eux, un sentiment d’appartenance à une communauté qui les rend heureux ».

Ali Amrane : « (…) je suis toujours impressionné » 

Guitare en bandoulière, Ali Amrane, auteur-compositeur et interprète aux influences folk, pop et rock, se produit un peu partout. Actuellement, il se prépare à monter sur la scène du Dôme de Paris, concert prévu le 18 octobre prochain. Il y chantera sa dernière chanson « Dihin axir (Là-bas c’est mieux).  

« J’ai rencontré le public algérien partout : France, Canada, Finlande, USA, Maroc et partout c’est la même communion, la même connexion. Ce public renoue avec ses racines algériennes. Je suis toujours fasciné par cet engouement. En France, ancien pays d’émigration, on s’attend à ce que les salles soient pleines à craquer mais lorsque je rencontre la diaspora au fin fond du Texas ou de l’Ohio, je suis toujours impressionné », confie -t- il.

Samir Toumi : « Il y a une vraie ambiance algérienne lors de ces concerts »

Samir Toumi a donné des concerts en Algérie, en Europe, au Maghreb, au Canada…Son répertoire, axé sur la musique hawzi et la musique andalouse, a attiré pléthore de fans.  « La semaine passée j’ai rencontré mon public à Paris. Dans quelques jours je m’envolerai à Montréal, puis j’enchaînerai avec Washington, Londres et Paris pour la fin de l’année » dit-il.

Le chanteur déplore le désert artistique dans son propre pays. « Mon dernier concert à la salle Ibn Khaldoun remonte à 13 ans ! Personnellement je m’en sors grâce à l’animation des fêtes de mariages mais certains collègues qui n’ont pas cette chance, rament vraiment ! On ne peut pas nous solliciter juste à l’occasion des soirées de Ramadhan et nous oublier le reste de l’année ! », tempête-t-il.

Samir Toumi rencontre fréquemment son public sous d’autres cieux. « Les invitations proviennent d’organisateurs privés. La communauté algérienne à l’étranger afflue en nombre. Les Algériens déboursent 110 dollars, 90 euros pour voir un artiste de leur pays. Les femmes revêtent des tenues traditionnelles : fergani, karakou, blouza, chedda…Il y a une vraie ambiance algérienne lors de ces concerts. C’est ce que le public de la diaspora recherche » conclut-il.

Une immersion musicale et culturelle unique, c’est ce que recherche la diaspora en se rendant à ces concerts.

Le Dôme de Paris a abrité le 27 septembre dernier un concert ‘Berbère Nation’, autour du thème ‘Kabylie en exil, la voix d’un héritage millénaire’ avec à l’affiche Mohamed Alloula, Cheikh Sidi Bemol, Hamidou, Celia Ould Mohand, Amel Brahim Djelloul, Hassiba Amrouche, Karim Abranis… Un gala qui a drainé une immense vague de spectateurs de la communauté algérienne à l’étranger.

De tels événements culturels sont attendus dans les jours et les semaines qui suivent au grand bonheur du public de la diaspora avide de renouer avec sa culture et ses racines.

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