Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf effectue une tournée en Europe qu’il a entamée par l’Italie avant de se rendre en Serbie et en Allemagne.
Après Rome d’où il a répondu à son homologue française Catherine Colonna, le chef de la diplomatie algérienne était ce mercredi 21 juin à Belgrade, d’où il a notamment évoqué deux dossiers de l’actualité internationale, les questions du Kosovo et du Sahara occidental.
Le chef de la diplomatie algérienne a été reçu par le président serbe, Aleksandar Vučić, auquel il a « renouvelé l’invitation pour effectuer une visite en Algérie ». La visite devrait être concrétisée avant la fin de l’année en cours.
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que la rencontre a été l’occasion pour réaffirmer la volonté des dirigeants des deux pays de hisser leur relation à la hauteur de leurs liens historiques qui remontent à la guerre de la Libération nationale.
Les deux parties ont aussi souligné leurs convergences de vues concernant les questions internationales et l’attachement des deux pays à leurs positions de principe communes.
« Nous avons une convergence de vues concernant l’ensemble des questions internationales », a réitéré M. Attaf au cours d’un point de presse commun avec son homologue serbe, une convergence que, a-t-il souligné, traduit le soutien de la Serbie à l’élection de l’Algérie comme membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nous vous en sommes reconnaissants et nous vous en remercions chaleureusement », a-t-il dit à son vis-à-vis, avant d’évoquer la question du Kosovo qui provoque de fortes tensions dans les Balkans.
Ayant déclaré son indépendance en 2008, le Kosovo, qui est peuplé de 1,9 million d’Albanais musulmans, n’est reconnu ni par l’ONU ni par l’Union européenne. « Vous connaissez très bien nos positions vis-à-vis des questions sensibles pour votre pays, particulièrement la question du Kosovo », a-t-il dit.
Pour le ministre algérien, il y a « une grande similitude » entre cette question et celle du Sahara occidental.
Attaf : les questions du Sahara occidental et du Kosovo procèdent de la violation du principe de l’intangibilité des frontières
« Dans notre région, il y a aussi la question du Sahara occidental qui influe directement sur la déstabilisation de toute la région. Le non-règlement du dossier a entravé et continue d’entraver la réalisation de la complémentarité régionale bénéfique pour nos pays », a déploré le chef de la diplomatie algérienne dont c’est le premier voyage en Europe.
Pour celui-ci, la similitude entre les deux questions est dans le fait qu’elles soient toutes deux nées de la « violation » du « principe cardinal » de l’intangibilité des frontières.
« La question du Kosovo est née de la transgression d’un principe essentiel pour la paix en Europe, celui de l’intangibilité des frontières. Il faudra résoudre le problème dans son cadre naturel, dans le cadre des Nations unies », a-t-il estimé.
« Le même principe est valable en Afrique. Ce principe n’a pas été respecté. Il y a effectivement une grande similitude entre les deux situations nées de la violation d’un principe cardinal dans nos régions respectives, l’Afrique et l’Europe », a-t-il poursuivi.
Mardi, M. Attaf a accordé un entretien à l’agence italienne Agenzia Nova dans lequel il a abordé plusieurs dossiers de l’actualité internationale.
Il a notamment plaidé pour la réforme du droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU, soulignant que l’Afrique est le seul continent qui ne dispose pas d’un siège permanent.
Même concernant les sièges non-permanents, la répartition n’est pas proportionnelle au nombre d’habitants de l’Afrique, a-t-il déploré. Des solutions doivent être trouvées au sein du conseil de sécurité aux crises actuelles, a-t-il dit, citant celles de la Libye, du Mali et du Soudan et les questions palestinienne et sahraouie.
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