
À Biskra, face à la caméra du site « les agriculteurs de Biskra », un jeune agriculteur prend à témoin les intermédiaires qui lui achètent ses tomates.
« Comment pouvez-vous pratiquer de telles marges ? ». Il détaille : « Vous achetez le kilo de tomate à 20 DA, vendez-le à 30 ou 40 DA, cela procure une marge honnête. »
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Il s’offusque : « Pourquoi le vendre à 70 DA. Laissez les consommateurs à faible revenu pouvoir en acheter 3 ou 4 kilos et ainsi, laissez les produits des agriculteurs se vendre. »
Au milieu de son champ de tomates, il s’appuie sur une pile de cageots faisant office de pupitre et poursuit : « À Aflou, les producteurs de pomme de terre n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Leur production ne se vend pas. »
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Et quand elle se vend, leur récolte est achetée aux producteurs pour une bouchée de pain et revendue 60 à 70 DA le kilo aux consommateurs. Il lance : « Vendez là à 30 ou 40 DA et laissez les consommateurs en acheter 4 ou 5 kilos ! »
Le rôle des intermédiaires
Ces dernières années, à plusieurs reprises, l’agroéconomiste Slimane Bedrani a rappelé le rôle essentiel des intermédiaires qui contribuent à l’écoulement de la production des agriculteurs en Algérie.
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Manifestement, dans le cas présent, les marges sont excessives. Signe de l’intérêt des consommateurs, son appel a été visionné des milliers de fois.
Depuis le mois d’août, en concertation avec plusieurs banques, les services agricoles ont lancé un programme de construction de chambres froides qui s’adresse principalement aux agriculteurs.
Ceux-ci peuvent dorénavant bénéficier de crédits d’un montant de 150 millions de DA remboursables jusqu’à 10 ans pour s’équiper en chambres froides de 300 à 5.000 m³.
L’objectif de l’opération est de conserver les surplus agricoles, mais également d’éviter que les agriculteurs soient obligés de brader en bout de champ leurs produits à des intermédiaires peu scrupuleux. Un programme qui pourrait notamment soulager les agriculteurs de la région de Biskra.