Comme dans toutes les régions d’Algérie, la vallée du Mzab n’est pas restée à l’écart du mouvement contre un 5e mandat de Bouteflika. Mieux, ce mouvement a rassemblé les deux communautés qui se sont affrontées dans le sang il y a quelques années. Pourtant des rumeurs alarmistes avaient été colportées avant ce mémorable 8 mars, préfigurant de nouveaux heurts. Mais « La manipulation n’a pas opérée et « la fraternité a triomphé. », se félicite le Conseil des mozabites d’Europe dans un communiqué reçu par TSA.

« Avant la grande manifestation de vendredi, des rumeurs largement diffusées ont voulu ranimer le sentiment de peur, promettant aux habitants de la région une journée sanglante. Les rumeurs ont même fait croire à une absence programmée des forces de l’ordre pour favoriser les affrontements. Finalement, ces rumeurs se sont révélées pour ce qu’elles sont : de simples bobards », note le texte.

 » Unis comme des frères, les habitants ont défilé main dans la main, en scandant « Mozabites et arabes sont des frères » joignant leurs espoirs à ceux de tous les Algériens. Ensemble, ils « ont déjoué les manœuvres des manipulateurs qui auraient voulu voir se répandre le sang et s’en repaître », se félicite le communiqué signé par Abdallah Zekri, le président du Collectif qui s’était notamment fait remarquer par une manifestation devant l’ambassade d’Algérie à Paris au moment de la crise.

Au nom de ses compagnons, M. Zekri déclare qu’il se « réjouie de cette vigilance aiguisée et de cette fraternité retrouvée ». Il prie que  » ces retrouvailles scellées dans la joie et dans l’espoir d’une Algérie meilleure puissent éteindre à jamais les feux de la discorde allumés par les mains criminelles ». Le collectif rappelle que « chacun est libre de manifester dans la dignité et le respect d’autrui ».

Les affrontements inter-communautaires dans la région ont fait plus de 30 morts en 2013 et 2014. Des personnes arrêtées pendant ces événements demeurent encore incarcérées.