Économie

À Sétif, Iris affiche ses ambitions, avec l’exportation en point de mire

La banderole qui barre l’entrée du nouveau complexe aux dimensions impressionnantes la présente comme « la première entreprise de production de téléviseurs du pays ». Mardi, Iris a franchi un cap supplémentaire dans son développement, avec l’inauguration à Sétif d’une nouvelle usine d’électronique grand public.

Djamel Guidoum, la cinquantaine dynamique, est un enfant du pays. Le PDG d’Iris explique la recette du succès : « Depuis sa création en 2004, chaque dinar que nous gagnons est réinvesti dans l’entreprise ». Et les investissements justement sont en croissance quasi exponentielle : « 4 milliards de dinars il y a 5 ans et plus de 22 milliards de dinars l’année dernière ». Une stratégie qui s’avère payante : les résultats sont au rendez-vous. Les téléviseurs Iris captent déjà un peu plus de 40% du marché algérien.

Diversification et investissements

Ce mardi, Djamel Guidoum emmenait au pas de charge une délégation conduite par le ministre de l’Industrie Youcef Yousfi sur des sites d’assemblage de la nouvelle usine. Des lignes d’assemblage robotisé de téléviseurs auxquels trois étages ont été réservés. L’entreprise investit pour être à la pointe de la technologie. « Nous avons été les premiers en Algérie à produire des téléviseurs 4K ultra HD », affirme son PDG.

Iris a également diversifié son activité. Téléviseurs, smartphones, climatiseurs et réfrigérateurs : la gamme des produits Iris couvre aussi bien le marché de l’électroménager que celui de l’électronique grand public. La zone industrielle de Sétif s’est couverte ces dernières années de nouveaux locaux à l’enseigne de l’entreprise qui compte désormais 7 centres de production.

Les effectifs de l’entreprise évoluent à la même vitesse. 10 employés, au nombre de 10 il y a à peine 15 ans, sont aujourd’hui près de 4000. Une présence visible : dans l’unité d’assemblage des réfrigérateurs, visitée dans la foulée, des centaines de personnes activent dans un immense entrepôt, qui regroupe chaînes de montage, atelier de thermoformage et chaîne de pliage de la tôle.

Grâce au nouveau complexe inauguré mardi, la production de téléviseurs va doubler pour atteindre plus de 1,2 million d’unités. Celle des smartphones atteindra aussi plus de 2,5 millions d’unités.

Avec de tels objectifs de production, le marché national ne peut plus rester la seule cible. L’exportation devient une nécessité. Les produits Iris sont déjà présents au Maghreb et en Afrique subsaharienne.

« Des robots parlent aux robots »

Dès l’année prochaine, c’est le marché européen et les Etats-Unis qui deviendront les nouvelles cibles des produits de l’entreprise. Le ministre de l’Industrie se met au diapason : « Nous allons accompagner les entreprise exportatrices, notamment grâce à des facilités bancaires ».

Au cours des prochains mois, l’entreprise sétifienne devrait encore faire parler d’elle et cette fois dans un domaine où on ne l’attendait pas forcement. Elle a réalisé en un temps record, toujours dans la capitale des Hauts-Plateaux à laquelle elle reste fidèle, un gigantesque investissement consacré au premier complexe industriel de production de pneumatiques en Algérie.

Le ministre de l’Industrie en a eu la primeur ce mardi et en est ressorti visiblement impressionné en parlant d’une « industrie 4.0 où les robots parlent aux robots et qui est la démonstration de la capacité d’innovation des industriels algériens ».

Si on en juge par les chiffres qui ont été communiqués par Djamel Guidoum, la nouvelle usine, qui sera inaugurée très prochainement, devrait complètement rebattre les cartes sur ce marché qui est aujourd’hui entièrement dominé par les importations.

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