Dix wilayas déléguées du grand Sud seront promues au statut de wilayas à part entière dans les prochaines semaines. L’annonce n’émane pas du gouvernement ou de la présidence de la République. Elle a été effectuée, samedi 31 mars, par Djamel Ould Abbas. Le secrétaire général du FLN a fait l’annonce lors de son déplacement dans la wilaya de Tamanrasset.

Officiellement, la visite de Ould Abbas s’inscrit dans le cadre de ses activités partisanes. Il s’est rendu à Tamanrasset pour rencontrer les cadres du FLN à la veille de la tenue du Comité central annoncé pour ce mois d’avril.

Mais sur place, Ould Abbas ne s’est pas limité à des activités partisanes. Il a multiplié les annonces, donnant sciemment l’impression qu’il est proche des cercles de décisions. Il a évoqué dans son intervention « le méga projet », de raccordement au réseau du gaz naturel des communes de Tamanrasset. « J’ai eu l’information la semaine dernière, le projet est fin prêt. Il s’étale sur 530 km et relie Ain Salah à Tamanrasset », a-t-il détaillé.

La troisième et dernière annonce faite par Ould Abbas concerne la levée du gel sur plusieurs projets publics. « Je viens vous rassurer de l’intérêt que porte l’État aux problèmes quotidiens rencontrés par les citoyens dans les wilayas du Sud. L’État a décidé de consacrer une enveloppe budgétaire supplémentaire pour le développement de ces régions », a-t-il affirmé.

Qui a délégué Ould Abbas pour tenir ce discours ? À qui le message est-il réellement adressé ? À Ouyahia ou à ses adversaires au FLN ? Ou aux deux en même temps ? En réalité, Djamel Ould Abbas fait d’une pierre deux coups. En faisant des annonces en relation avec la gestion des affaires de l’État, le chef du FLN tente d’abord d’intimider ses adversaires qui s’organisent pour le destituer lors du prochain Comité central. Ould Abbas a donné, samedi, l’image d’un responsable proche et même très proche de la Présidence. « Je vous transmet les salutations du président du parti », qui n’est d’autre que le président Bouteflika, a-t-il lancé à la salle.

Cette sortie vient accentuer le flou qui domine la scène politique, plus particulièrement sur l’avenir du Premier ministre Ahmed Ouyahia complètement effacé de la scène nationale. Les projets cités par Ould Abbas devaient être logiquement annoncés par le Premier ministre. Cela relève de ses prérogatives et non de celles du chef du parti, même s’il se revendique du pouvoir. Sauf si la Présidence a décidé de combler le vide laissé par Ouyahia par d’autres acteurs politiques.

La semaine dernière, c’est le ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui et non Ouyahia qui a été chargé par le président de la République, de procéder à l’inauguration du groupement gazier de Timimoune en présence du ministre de l’Énergie et celui des Travaux publics et des Transports. Un détail que Ould Abbas n’a pas omis de préciser samedi.

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