Ancien président de l’Assemblée nationale populaire (APN) et cadre du FLN, Abdelaziz Ziari revient dans cet entretien sur les récentes décisions de Djamel Ould Abbes concernant les prises de position des cadres du parti.

Djamel Ould Abbes a interdit aux cadres du parti de prendre position sur certains sujets sans son autorisation. Quelle est votre réaction ?

Ce sont des mœurs tout à fait inédites au sein du FLN. C’était dans la nature même du parti qu’il y ait différents courants et positions. C’est-à-dire qu’il y ait une large marge de manœuvre. Je ne parle pas des grands principes au sujet desquels il faut de la discipline.

Justement, un sénateur a été convoqué pour comparaître devant la commission de discipline du parti après ses critiques contre la ministre de l’Éducation…

Nous n’avons jamais eu au FLN recours à ce type de procédés. Certes, on ne doit pas s’attaquer directement à un ministre en exercice. C’est la règle car il bénéficie du soutien de la majorité et donc du FLN. Mais je ne crois pas que ce motif soit suffisant pour traduire quelqu’un devant une commission de discipline. Un rappel à l’ordre sans faire de la publicité aurait été, à mon avis, la mesure la plus sensée et la plus juste. Il n’y a pas besoin de crier ça dans les journaux.

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Comment vous expliquez la réaction de Djamel Ould Abbes ?

C’est une réaction disproportionnée. Elle est due au caractère du personnage. Il ne faut pas voir derrière cette décision une orientation prise je ne sais où. Elle s’inscrit dans la logique de la démarche qu’il a adoptée depuis le début. Il y a aussi les effets pervers de la recherche de la médiatisation excessive contre laquelle le président de la république nous avait mis en garde.

Le Comité central ne s’est pas réuni en 2017 et la date de la prochaine session n’est toujours pas connue. Comment expliquez-vous cela ?

Ce n’est pas la première fois que les règles et les statuts du parti sont bousculés de cette manière. Ce sont des dérives qu’une grande partie des cadres du FLN ont condamnées et continuent de condamner. Ce sont des sentiers qui ne peuvent mener qu’à l’aventure.

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