Politique

Abdelkrim Abada : « Le FLN n’a pas de candidat à la présidentielle du 18 avril »

ENTRETIEN. Abdelkrim Abada, l’un des leaders du mouvement de redressement du FLN, a démissionné ce jeudi de l’instance dirigeante du FLN, moins de 24 heures après sa désignation, et a annoncé son soutien aux manifestations contre le 5e mandat pour Bouteflika.

Pourquoi avez-vous démissionné de l’instance dirigeante du FLN au lendemain de votre nomination ?

J’ai démissionné de cette instance parce que mes convictions ne me permettent pas de travailler avec sa composante actuelle. Il y a des personnes au sein de cette direction que j’ai combattue depuis 2010 et avec lesquelles je ne peux aucunement bosser présentement. En ce sens que je ne peux pas travailler avec les gens qui sont à l’origine de la crise. En plus, je suis venu pour travailler pour le parti et non pas pour un 5e mandat. J’ai été contre le 4e mandat présidentiel, je ne peux donc pas soutenir un 5eme mandat. J’ai mes propres convictions quand même.

Mais pourquoi ne soutenez-vous pas le 5e mandat présidentiel ?

Parce que le parti n’a pas décidé de ce soutien. Ce n’est pas le FLN qui a choisi ce candidat. Est-ce que le comité central du FLN s’est réuni pour proposer cette candidature ? Ce candidat est libre et le FLN n’a pas de candidat pour la présidentielle du 18 avril prochain.

Qui devrait désigner le candidat du FLN à la présidentielle ?

Ce ne sont pas des individus ou la direction qui prend ce genre de décisions. Ce sont les instances du parti qui se réunissent et définissent le candidat pour la présidentielle, ce qui n’est pas le cas présentement. Par conséquent, nous ne sommes pas concernés par ce 5eme mandat et nous n’avons pas de candidat.

Vous soutenez donc le mouvement populaire actuel ?

Oui, bien sûr. On ne peut qu’être avec le peuple. C’est normal.

Vous ne voulez pas que le FLN soit un comité de soutien en faveur du président ?

Je suis là pour travailler pour le parti et le restituer à ses véritables militants. Sincèrement je ne me suis pas retrouvé avec les personnes de cette instance et je ne peux m’imaginer m’asseoir autour de la même table qu’eux.

Hier vous avez critiqué les anciens SG du FLN les accusant d’avoir ramené au parti des intrus dont des ministres ?

Ould Abbas a fait renter au parti des ministres qui ne sont pas FLN. Il n’y a qu’un ou deux ministres seulement qui sont des militants FLN, mais pas les autres.

Avec la nouvelle direction de Bouchareb, existe-t-il des conditions d’une unification et reconstruction du FLN ?

Non. Les conditions ne sont pas actuellement réunies pour sauver le FLN et redresser sa situation.

Pourquoi ?

Même s’il y a des militants sincères au FLN, parmi ceux qui détiennent le pouvoir de décision, il y a des gens qui sont là pour gérer leur carrière.

Quelles sont les conditions d’un redressement du FLN ?

Pour moi, il faut que le FLN soit libre et autonome dans ses prises de décisions, dans son programme, dans ses initiatives et dans le choix des élus et des représentants. Actuellement le FLN n’est pas indépendant. Ses responsables et ses instances dirigeantes sont désignées, nommées et non pas élus démocratiquement. Le parti est une véritable institution, il faut que ses instances émanent de la volonté souveraine de ses militants.

Au FLN, l’ensemble des SG ont été désignés par le président de la République. Qu’en pensez-vous ?

Oui, ils sont nommés et les militants ne sont pas consultés sur les structures et le programme de leur parti. Il faut que le règlement intérieur et les statuts élaborés lors des congrès soient respectés.

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