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Accusations contre des parties « malintentionnées » : à qui s’adresse Gaid Salah ?

Accusations contre des parties « malintentionnées » : à qui s’adresse Gaid Salah ?

Le chef d’État-major de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah a fait état ce samedi 30 mars 2019, lors d’une réunion à l’État-major, rarement médiatisée, de l’existence de certaines parties « malintentionnées » qui, selon lui, « s’affairent à préparer un plan visant à porter atteinte à la crédibilité de l’ANP et à contourner les revendications légitimes du peuple ».

« En effet, et en date du 30 mars 2019, une réunion a été tenue par des individus connus, dont l’identité sera dévoilée en temps opportun, en vue de mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et sur les réseaux sociaux contre l’ANP et faire accroire à l’opinion publique que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution », a-t-il révélé.

Si le vice-ministre ne se hasarde pas à divulguer l’identité de ces individus, ni l’endroit où s’est tenue la réunion en question, le président du RCD Mohcine Bellabas est plus précis. « Gaïd Salah commence à s’énerver. Une rencontre qui se serait tenue à Zeralda et à laquelle auraient pris part l’ex-patron du renseignement et le frère de celui qui s’entête à ne pas démissionner l’a contraint à une réunion d’urgence avec d’autres responsables militaires présents au centre du pays. Le manque de courage de citer les personnes qui se sont réunies laissent supposer que la partie n’est pas gagnée pour lui. Heureusement que le peuple est déterminé à défendre notre patrie.

Depuis l’annonce de Gaïd Salah de sa proposition d’appliquer l’article 102 de la Constitution, le conseil constitutionnel, en effet, est inscrit aux abonnés absents. Sans doute qu’il attendait une instruction du président de la république.

Mais, ce samedi, Gaïd Salah est revenu à la charge, en insistant que sa « proposition constitue l’unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse ». Le patron de l’armée va plus loin et invoque les articles 7 et 8 de la Constitution.

L’article 7 dispose que «le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple », tandis que l’article 8 dispose que « le pouvoir constituant appartient au peuple ». « Le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions qu’il se donne. Le peuple l’exerce aussi par voie de référendum et par l’intermédiaire de ses représentants élus. Le Président de la République peut directement recourir à l’expression de la volonté du peuple ».

Il suggère que le peuple s’est exprimé. Et si l’on prend en considération les accusations de Seddik Chihab évoquant l’existence de « forces extra constitutionnelles », qui ont dirigé l’Algérie ces dernières années, Gaïd Salah, appuyé par le RND, semble également cibler le frère du Président auquel on prête beaucoup de pouvoir, et le général Toufik, qui serait revenu pour donner un « coup de main » au clan présidentiel.

D’où ces menaces, à peine voilées : « toutes les propositions découlant de ces réunions suspectes, qui vont à l’encontre de la légalité constitutionnelle ou portent atteinte à l’ANP, qui demeure une ligne rouge, sont totalement inacceptables et auxquelles l’ANP fera face, par tous les moyens légaux ».

Ahmed Gaïd Salah considère en tout cas que « l’application de l’article 102 » est « l’unique solution » après avoir évoqué il n’y a pas longtemps « l’existence de solutions », au pluriel. Il reste au clan présidentiel l’abdication ou tenter de limoger Gaïd Salah -le mandat du président Bouteflika expire le 28 avril-, ce qui aggraverait la crise actuelle, et plongerait dans une impasse totale.

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