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Affaire Boudjedra : Kamel Daoud dénonce une réaction « lâche » d’Abderrazak Makri

Affaire Boudjedra : Kamel Daoud dénonce une réaction « lâche » d’Abderrazak Makri

Kamel Daoud, écrivain et journaliste

Abderrazak Makri a commenté, hier samedi, le rassemblement de solidarité avec l’écrivain Rachid Boudjedra et contre Ennahar TV. « La grande solidarité avec Boudjedra a montré l’efficacité du courant de la gauche laïque qui a encore du pouvoir dans notre pays et qui continue à travailler malgré son échec cuisant et continuel sur le plan populaire en Algérie », estime le président du MSP sur sa page Facebook.

« Les personnes qui sont apparues avec l’un des symboles du communisme et qui a été humilié de manière immorale sur la chaîne Ennahar sont influentes et prennent des décisions au sein du pouvoir et au cœur de la présidence de la République », développe-t-il en faisant allusion, sans le citer, à Saïd Bouteflika, frère et conseiller spécial du Président, présent au rassemblement. « Ce sont des personnes influentes au sein de l’opposition, au sein des médias (…) », poursuit-il.

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Abderrazak Makri place tous ceux qui ont assisté au rassemblement dans la même catégorie. « Ceux-là sont tous des amis qui représentent un seul réseau qui ne cesse de coordonner non pas pour la gauche, pour le communisme », pense-t-il, avant d’ajouter : « Ceux-là sont ceux qui représentent la classe bourgeoise en Algérie et ce sont eux qui écrasent la classe des travailleurs. Ce sont l’outil du capitalisme dans notre pays (…) ce sont les usines de pauvreté et de misère ».

Le patron du MSP va même jusqu’à juger la sincérité de la manifestation. « Le rassemblement n’est pas sincère pour la vérité. C’est un rassemblement idéologique avec l’un de leurs maîtres », écrit Abderrazak Makri, qui précise toutefois qu’il ne vise pas à travers son message ceux qui ont participé à la manifestation pour la vérité. « Moi aussi je suis solidaire avec Boudjedra l’être-humain mais je suis encore plus solidaire avec ceux qui ont été victimes avant lui », souligne-t-il.

Le message du président du parti islamiste a suscité la réaction de l’écrivain Kamel Daoud. Dans un post publié ce dimanche 4 juin sur sa page Facebook, il a qualifié la réaction d’Abderrazak Makri de « honteuse », « lâche » et « diffamatoire envers les bonnes volontés dans ce pays ». « Cela se comprend : un islamiste comme vous se manifeste toujours au second jour, au troisième et jamais au premier. Vous êtes une idéologie de récupération et de parasites, partout », lance l’écrivain.

« Vous ne pouvez pas comprendre qu’un monde et un pays peuvent être pluriels et divers. S’il n’est pas islamiste, le pays est pour vous un ennemi et un complot, une pieuvre. Insulter les autres, pour monter sur leur dos et crier plus fort, vous savez le faire », lâche le chroniqueur. « Quant à ceux qui sont hors de votre idéologie, ils sont donc de la « gauche », athées et agents de l’extérieur. L’Extérieur étant l’Occident, pas l’Arabie saoudite et « la pieuvre turque » que vous rêvez d’épouser en « frère de service » », accuse-t-il.

Kamel Daoud évoque une « étrange » incapacité « à prendre de la hauteur », « à avoir un sens de l’État et du collectif ». « Toujours au point mort : la terre est un dromadaire et quand vous n’y êtes pas dessus, elle ne tourne pas comme vous l’aimez, votre sens du « politique » participe de la petitesse ambiante. Voilà encore un autre qui rêve de notre pays mais à la mesure de ses babouches », conclut-il.

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