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Affaire Elon Musk : quand l’Occident imite les régimes autoritaires

Affaire Elon Musk : quand l’Occident imite les régimes autoritaires

Empêtré dans son soutien inconditionnel à Israël, l’Occident se rend non seulement complice des massacres commis à Gaza, mais en vient à emprunter aux régimes autoritaires leurs méthodes dans l’étouffement des médias.

Ce que vit aux États-Unis et en Europe le milliardaire Elon Musk et sa célèbre plateforme X, anciennement Twitter, illustre les graves dérapages qui accompagnent le blanc-seing qu’accordent les gouvernements occidentaux à l’Etat hébreu dans sa guerre contre la bande de Gaza.

Elon Musk est au cœur d’une tempête médiatique, politique et économique. Ses ennuis ont commencé lorsqu’il a annoncé au tout début de la guerre et après la décision du gouvernement israélien d’imposer un blocus total sur la bande de Gaza, sa disposition à permettre à la population de l’enclave palestinienne d’accéder à Internet via les services de sa société d’internet par satellite Starlink.

Très mal accueilli aux Etats-Unis, ce geste humanitaire ne pouvait toutefois pas valoir à son auteur d’être accusé de quoi que ce soit, même si les articles de presse se sont depuis multipliés sur une prétendue montée des messages « antisémites » sur son réseau social.

Jusqu’à ce qu’il prête le flanc au gouvernement américain et aux lobbies pro-israéliens aux États-Unis. Mercredi 15 novembre, Elon Musk a partagé sur sa propre plateforme le message d’un compte qualifié de « complotiste » qui évoque une haine « anti-blancs » des communautés juives qui « réalisent que les hordes de minorités qui veulent envahir leur pays ne leur ressemblent pas tellement ». « C’est l’exacte vérité », a répondu Musk dans un commentaire, déclenchant une avalanche d’attaques.

Elon Musk s’est aussi dit « offensé » par les messages de l’Anti-Defamation League (ADL, organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme), et de tous ceux qui prônent « le racisme anti-blanc, le racisme anti-asiatique ou le racisme de toute sorte ».

Depuis qu’il a racheté Twitter en octobre 2022, le milliardaire américain est régulièrement pris pour cible par les lobbies pro-sionistes.

En septembre dernier, il a été qualifié de « danger pour les juifs et d’autres minorités et communautés vulnérables », dans une lettre signée par une centaine de personnalités juives des Etats-Unis.

Etats-Unis : les lobbies pro-sionistes s’en prennent à Elon Musk

La première grosse réaction à ses commentaires de mercredi dernier est venue de la Maison Blanche dont un porte-parole a dénoncé une « promotion abjecte de la haine antisémite et raciste ».

La Maison Blanche considère que Musk, par ses propos, donne du crédit à une théorie du complot qui accuse les juifs d’être derrière les vagues d’immigration massive vers les pays de l’Occident. Dans la foulée, l’arme des pressions financières est sortie.

Des entreprises comme Apple, Disney et IBM ont simultanément annoncé la suspension de l’insertion de leur publicité sur X. Un geste imité par la Commission européenne, Comcast, la chaîne de télévision Paramount et le studio de cinéma Lionsgate. Avant son rachat par Musk, Twitter tirait 90% de ses recettes des insertions publicitaires.

La campagne contre le milliardaire est soutenue par une enquête du groupe de pression Media Matters for America qui a conclu à l’existence de publicités sur X « achetées par des entreprises de premier plan à côté de publications incluant des citations d’Hitler, des éloges des nazis et du négationnisme ».

Elon Musk a nié que son message soit antisémite et a menacé de saisir la justice suite à l’enquête de Media Matters for America. Il estime qu’il s’agit d’une tentative de « porter atteinte à la liberté d’expression et induire les annonceurs en erreur ».

Tout en récusant les accusations d’antisémitisme, l’entrepreneur propriétaire par ailleurs de Tesla et de Space X a maintenu que ses propos sont destinés à l’Anti Defalation League et d’autres groupes qu’il n’a pas précisés.

En France, en plus d’Elon Musk, c’est le PDG de l’Agence France Presse (AFP) Fabrice Friesqui est sous forte pression parce que son agence refuse de qualifier le Hamas comme organisation terroriste.

 Le PDG de l’AFP, l’une des plus grandes agences de presse au monde, a été auditionné par la commission de la Culture, de la Communication et de l’Education du Sénat pour s’expliquer, après avoir été violemment critiqué par les soutiens du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou.

Le mouvement palestinien qui a mené le 7 octobre dernier une attaque contre Israël est qualifié d’organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne. Il ne figure pas dans la liste de l’ONU des groupes terroristes.

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